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La pêche à la crevette
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La baie de Cancale,
caractérisée par un vaste plateau continental de faible pente, baignée par des
marées de très fortes amplitudes et protégée de la houle du large par la pointe
du Grouin, a toujours été un lieu de prédilection pour la pêche à pied.
Des pêcheurs à pied gagnaient
durement leur vie, avec des dranets à crevettes, des nasses ou des hameçons
qu'ils tendaient vers "les crassiers" (bancs d'hermelles situés au large de
Sainte Anne)
Au début du siècle précédent, une dizaine de familles,
habitant entre Sainte Anne et Le Han, vivaient de la pêche à la crevette, qui
était prise uniquement au "dranet" et elle se pratiquait seulement de mars à la
mi-octobre, car les pêcheurs n'étaient pas équipés, comme de nos jours, de
"scaphandres". L'hiver, ils faisaient la pêche aux coques.
La vie de ces hommes était très rude et il fallait être
solide pour faire le métier. Au printemps, les pêches n'étant pas très
abondantes, ils ne pêchaient que le jour et allaient à pied, la "hotte" sur le
dos, vendre leur produit à Dol et dans les environs.
Lorsqu'arrivait juillet, ils pêchaient jour et nuit pendant
les marées de vives eaux.
Le jour, ils allaient aux "crassiers", à la pêche au bouquet
(crevette rose) qu'ils cuisaient. La nuit, ils pêchaient la crevette grise dans
la baie dite de "l'Etau" et, toujours à pied, la "hotte" et un panier sur le
dos, contenant crevette grise vivante et bouquets cuits, se rendaient à la gare
de Dol pour prendre le train pour Combourg, Dinan ou Saint Malo, partant vers
5h30.
Presque tous ceux qui allaient à Saint Malo vendaient leur
marchandise à des revendeuses. Ils revenaient pour Dol vers 8 heures, se
pressant parfois pour retourner aux "crassiers" et cela pendant toute la saison
où il leur était possible de prendre le bouquet.
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