|
Le bourg
Commune de 400 habitants, le bourg, qui est situé sur une colline dont le sommet est occupé par son église, domine la baie du Mont-Saint-Michel. La vue s'étend sur "les polders", terrains gagnés sur la mer vers 1880.
Le site A 7 kilomètres à vol d'oiseau du Mont Saint-Michel, à 3 kilomètres de Pontorson, près de la Route Nationale 797, une colline de 29 mètres d'altitude est couronnée par une vieille église du XVI° siècle, œuvre des moines. Grehaigne semble venir du breton Creen (colline). On prononçait : Creenne, d'où Grehaigne. Géographiquement, c'est exact : Saint-Georges est sur la colline. Les archives nous apprennent qu'en l'an 1030, une chapelle fut dédiée à Saint Georges. Jean III, duc de Bretagne, donna à sa fille, religieuse au couvent de Saint-Georges de Rennes (aujourd'hui Palais Saint-Georges), toute la colline et une grande partie des terres du marais voisin. Les moniales établirent à Saint-Georges un petit couvent dépendant de celui de Rennes. Au XV° siècle, les religieuses de Saint-Georges vendirent leurs terres aux Bénédictins du Mont Saint-Michel. Ceux-ci, fort nombreux à cette époque, avaient en effet besoin de champs et de fermes sur le littoral pour nourrir la communauté. A cette époque, on travaillait toujours à la « Merveille » et on recopiait les fameux manuscrits conservés à Avranches. Pour loger les moines et les frères convers, les Bénédictins se mirent au travail. Ils édifièrent un prieuré et construisirent le chœur de l'église actuelle, le campanile et la première partie de la nef. Les pierres extérieures en granit sont de taille et de poids surprenants. Elles viennent des îles Chausey et ont été amenées à pied d'œuvre par des péniches. Au XV° siècle, les polders n'existaient pas et la mer venait à un kilomètre de Saint-Georges. Une digue, appelée de nos jours « digue d'Anne de Bretagne », fixait les limites de la terre ferme. Au-delà de cette digue, c'étaient les grèves. A cette époque, le Mont Saint-Michel était bien au péril de la mer. Au XV° siècle, l'église devint trop petite. Une paroisse assez importante s'était développée autour du prieuré. Les moines durent alors construire la seconde partie de la nef. Pendant la Révolution, après le départ des Bénédictins, Saint-Georges fut occupée tour à tour par les Chouans et les Bleus. L'église fut saccagée ; presque tous les vitraux furent cassés, l'autel démoli, les bancs furent brûlés. Après le Concordat de 1801, M. Toullier de la Ville Marie, ancien vicaire général de Mgr de Hercé, évêque de Dol, tué à Quiberon, lors du débarquement des immigrés, fut nommé recteur de Saint-Georges. Il restaura l'intérieur de l'église, refit des bancs et acheta en Normandie l'autel actuel. En 1942, l'église subit une sérieuse réfection. Les peintures furent refaites, ainsi que les joints. En 1955, une cloche a été refaite. En 1956, un plancher neuf a été posé sous les bancs de l'église. |
|