Cantiques en hommage à  Sainte-Anne

    Les quelques cantiques ci-dessous sont issus des archives de ma famille qui habitait le village de Sainte-Anne en Cherrueix.

    Le culte de Sainte-Anne y était très présent et l'on ne doit donc pas s'étonner de la conservation de nombreuses variantes des cantiques aux louanges de cette Sainte.

Pierre Pétour , Novembre 2004                                        04246

Refrain

Sainte-Anne, ô bonne mère,

Toi que nous implorons

Entends notre prière

Et bénis tes Bretons.

1

Pour montrer à la terre

Que nous croyons au ciel,

Notre Bretagne est fière

D'entourer ton autel.

2

Rends à la noble France

La gloire d'autrefois

Fais grandir sa puissance

A l'ombre de la Croix.

3

Que le pauvre village

Ou la riche cité

Sous ton doux patronage

Soient toujours abrités.

4

Ta fille immaculée,

Reine au divin séjour

A notre âme troublée

Sourit avec amour.

5

Dis-lui notre misère

Afin que sa bonté

Fléchisse la colère

De Jésus irrité.

6

Ramène à la Bretagne

Ses pauvres prisonniers;

Ton cœur les accompagne

Au milieu des dangers

7

Des mères en alarmes

Viens consoler les cœurs,

Aussi sécher les pleurs

Ô mère des douleurs.

8

Ô Sainte-Anne, Ô Marie

Nos vœux montent vers vous

Sauvez notre Patrie

Priez,priez pour nous

Refrain.

Sainte-Anne et Marie

Voyez vos enfants

Qui, lion de la patrie

Pendant cinq ans

De retour en France,

Sont à vos genoux,

Pleins de reconnaissance.

Bénissez-nous

Quand éclata l'orage

Voilà près de six ans,

Nous quittions le village,

Nos amis, nos parents.

Partant pour la frontière

Faire notre devoir,

Après une prière,

Le cœur rempli d'angoisse

Ce fut la dure épreuve :

Bientôt nos ennemis,

Comme un immense fleuve,

Submergeant le pays.

Les torrents en furie

Pouvaient nous engloutir;

Vous nous avez, Marie,

Empêché de mourir;

Puis durant les mois sombres

De la captivité,

Vous écartiez les ombres,

Vierge de la Clarté.

Vos rayons d'espérance

Pansaient  nos cœurs meurtris;

Nous songions à la France,

A  nos parents chéris.

Oubliant la colère

Des méchants et les  haines

Vous aviez, bonne Mère,

Brisé nos lourdes chaînes.

Nous venons tendre Mère,

En bon nombre aujourd'hui,

Dans un élan sincère,

Vous redire "Merci".

Dans notre ciel encore

Obscurci par l'erreur,

 Faites luire une aurore

De paix et de bonheur.

Là-haut faites la place

A nos amis tombés

Nous vous demandons grâce,

O mère des Trépassés.

Refrain

Sainte-Anne, ô bonne Mère,

Tes fils reconnaissants

Viennent dans la prière

Bénir ton nom puissant.

Confiance

Dans la grande tourmente

Tu disais à nos cœurs :

Pour l'âme pénitente,

Prier c'est le bonheur.

Fidèle à ce message

Qui a guidé nos cœurs,

Chacun a pris courage

Au sein de la douleur.

Doux foyer où la mère,

L'épouse et les enfants

Dans une humble prière

Suppliaient confiants.

Partageant la croyance

D'être chers et aimés,

L'absent plein de vaillance,

D'espoir était charmé.

Tu as, bonne Grand'Mère

Écouté nos accents ;

De la dure misère

Tu nous rends triomphants.

Qu'unis dans la souffrance,

Acceptée par amour,

Nous ayons l'espérance

D'être heureux pour toujours.

Prisonniers

Merci ! bonne Grand'Mère,

Tous nos chers prisonniers,

Repassant la frontière,

Ont gagné leurs foyers.

A l'épouse fidèle

Tu redonnes l'époux

Qui s'est  gardé pour elle

Jusqu'au revoir si doux.

A l'enfant en prière

Tu rends son cher papa

Qui, de terre étrangère,

S'est jeté dans ses bras.

Mère à l'âme meurtrie,

Mais au cœur confiant,

A toi Sainte-Anne crie :

"Je te rends ton enfant".

Après longues années

D'exil et de martyr,

Enfin sur terre aimée

Tous viennent te bénir.

Mais, ô Mère si tendre,

Regarde avec bonté

Ces cœurs inquiets d'attendre

Ceux qui loin sont restés.

Et du cruel silence,

Qui pèse sur l'absent,

Dissipes la souffrance :

Rends-le bientôt présent.

Patrie

Rends à la noble France

Sa gloire d'autrefois ;

Fais grandir sa puissance

A l'ombre de la Croix.

Que le monde redise

En tout temps en tout lieu :

La Fille de l'Église

Est le soldat de Dieu.

Soutiens dans la tourmente

Les pauvres  matelots ;

Sauve la barque errante

De la fureur des flots.

Conserve à la Bretagne

Ses valeureux soldats ;

Ton cœur les accompagne

Au milieu des combats.

Que de pauvres victimes,

Maintenant sans abris,

Du fond de leur abîme,

Sainte-Anne entends leurs cris.

Sur la terre étrangère,

Combien sont  morts martyrs

Au douloureux calvaire !

Gardons leur souvenir.

Église

Protège le Saint-Père

Dont le cœur humble et grand

Souffre sur le calvaire

Comme Jésus mourant.

Fais que la Sainte-Église

Répande une liberté

Sur la terre soumise

L'auguste vérité.

AVENIR

Sous ton doux patronage

Que notre vieille foi

Nous redevienne un gage

D'être dans la vraie voie.

Ramène à la famille

La candeur de l'enfant

Sur la jeunesse brille

L'exemple des parents.

Choisis avec les nôtres

des enfants généreux

pour être des apôtres

du divin Roi des Cieux

A nos malades donne

Sainte résignation ;

Sur les pêcheurs rayonne

Grâce de conversion.

Le devoir nous appelle,

Bénis-nous à jamais ;

Dans ton humble chapelle

Nous dirons tes bienfaits.

Qu'à notre heure dernière,

Ta main fermant nos yeux,

Les rouvre à la lumière

Qui brillera aux cieux.