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2 – Les ressources de la paroisse Annexe. Bénédiction de Notre-Dame-de-la-Garde 1 – Les cloches. Les 3 cloches de l'église furent baptisées le 13 octobre 1762. Elles furent nommées[1] : 1.1 - Jacquette Agédic Perrine. Témoins : Pierre Baptiste UGUET, comte de l'Aumône, seigneur et fondateur de cette paroisse de CHERRUEIX et Jacquette Agédic de RAHIER, comtesse de Noyan. 1.2 – Sophie, Charlotte. Témoins : Charles Anne de Saint-Genis, chevalier Bayoux des Hommeaux et Sophie GOYON, comtesse de Goyon de Beaufort. 1.3 – Marie Françoise. Témoins : François Denis Beaudoin, seigneur de Gouillon et Marie-Jeanne Henry de Beauchamps, comtesse de l'Aumône. Le poids de ces 3 cloches était de : - 1.367 kg, - 951 kg - 688 kg.
Lors de la Révolution les deux dernières furent enlevées. Seule subsista la plus lourde. La Révolution passée, on achète une seconde cloche en 1838, grâce à un leg. Elle fut baptisée le 14 octobre. Madame De Méhereuc, marquise de Saint-Pierre et propriétaire de l'Aumône en fut la marraine. Le 2 mai 1848 fut inaugurée une troisième cloche de 350 kg. Une dysharmonie avec les sons des deux premières fut constatée. La recette définitive ne fut signée que …17 mois plus tard (le 20 octobre 1849). C'est en 1933 que les cloches furent montées sur billes par l'entreprise des frères Brisset de Caligny (Orne). Les frais correspondants furent réglés à raison de 1.091 F par les paroissiens et 1.173 F par la commune. En 1939, la grosse cloche qui était fendue, fut remplacée et bénie le 22 janvier. (Le curé de l'époque fait état de "tiraillements" à ce sujet entre "le Maire et le Recteur...) Enfin, c'est en janvier 1959 qu'il fut procédé à l'électrification (avec angélus automatique) réalisée par l'entreprise Marnios de Nantes pour un montant de 600.000 F dont 100.000 réglés par la paroisse. 2– Les ressources de la paroisse. Ce chapitre des livres de paroisse mentionne les usages de l'époque concernant la vie religieuse propre à chaque paroisse et plus précisément ses ressources. En voici les points marquants pour ce qui concerne notre commune. Il est important de se souvenir, en lisant les paragraphes qui suivent, que ceux–ci ont été rédigés vers 1830. Les paragraphes ont été mis en italique pour signaler qu'ils ont été rapportés sans aucune modification. 2.1– Enterrements. "Il est d'usage d'aller chercher à la maison les défunts quand on en est requis, excepté les dimanches et ? à cause des offices. L'usage est de donner par quart de lieue commencé, trois livres au curé et 90 sous à chaque vicaire[2] (Excepté dans le bourg où l'on va toujours gratuitement chercher les défunts). On ne va jamais chercher les enfants au dessous de 7 ans ni dans le bourg ni ailleurs. Outre le tarif du diocèse on paye 2 (? ) pour avoir la croix neuve." 2.2– Baptèmes "Il n'est pas d'usage de prendre une chape([3]) aux baptêmes. Les cloches sonnent au (branle ?) pendant un temps plus ou moins long suivant la volonté du sonneur. Il est d'usage que les femmes donnent cinq sous au prêtre qui les met dans l'église pour leurs couches,( ?) il se sert d'un cierge de l'église". 2.3 – Services divers. "À ceux qui veulent avoir les plus beaux ornements de l'église tels que : drap mortuaire, (qui entre parenthèse rapporte trois francs quand il sort aux enterrements), croix, encensoirs, bénitiers, chasubles payent trois francs en plus du tarif du diocèse. Quand on a la croix pour un enterrement on ne la paye pas pour l'église". 2.4 – Obites([4]) et fondations([5]) "On a supprimé l'usage d'annoncer au prône([6]) les messes, fondations et obites, vu qu'on ne peut pas toujours les desservir au jour indiqué dans leur tableau qui se trouve à la sacristie et qui en indique le nombre et l'époque de leurs services". 2.5 – Annuels et trentièmes chantés et à basse voix. "Il est d'usage de faire des annuels et trentièmes chantés et à basse voix. Les premiers se recommandent tous les dimanches au prône pendant un an; les derniers s'annoncent ordinairement pendant 2 à trois mois. Outre le tarif du diocèse, il est d'usage de prendre pour le chantre cinq sous pour chaque anniversaire de ces annuels et trentièmes chantés". 2.7 – Messes chantées ou services de dévotions. "Il est d'usage d'annoncer au prône des messes chantées seulement à jour et heures fixes pour les personnes qui le demandent. Chaque (destinataire ?) de ces messes donne 2 livres dont 5 sous à la fabrique et 5 sous au chantre. La messe pour les défunts de la paroisse se dit tous les vendredis de l'année. On la chante basse sans aucune réponse à la fin. On prend également sur la quête des défunts 5 sous pour le chantre". 2.8 – Oblations([7]) volontaires. Il est d'usage de vendre le fil et le beurre donné au profit de l'église au commencement de chaque année. On ne fait que deux aumônes pour cette vente. Nous ne sommes pas dans l'usage de prendre le tiers de toutes ces oblations. 2.9 – Quêtes Il est d'usage que tous les premiers dimanches du mois et toujours de (?), un prêtre fasse la quête à la grand messe seulement pour l'entretien de la chapelle du Rosaire. Chaque année au jour de la Toussaints on nomme un homme de chaque section de la paroisse qui se divise en quatre : Celle de la Laronnière qui prend depuis les Mondrains jusqu'à la Mettrie, Celle du Bourg qui commence depuis le Bois-Robin au petit chemin qui va du presbytère à la mer, Celle du Han qui prend depuis ce chemin à la Pichardière, Celle enfin du Marais. On nomme donc un homme par section qui se joint à un fabricien de la section pour faire à domicile un quête dite des défunts pour suppléer à celle qui se fait pour cet objet à celle qui se fait à l'église et qui n'est pas toujours suffisante. Monsieur Lévêque, notre prédécesseur immédiat s'était fait autoriser à employer à l'église l'excédent de ces deux susdites quêtes. Nous avons cru pouvoir jouir de cette même faculté. Il n'est pas d'usage de faire d'autre quêtes, sinon celle pour la pension du vicaire pour laquelle chacun vient apporter, sur l'appel qu'on en fait , son offrande. On a fait quelque fois une quête à domicile pour cet objet qui ne donnait pas beaucoup un meilleur résultat. 3 – L'église. Notre église, qui est l'une des plus anciennes de la région, a bien failli être détruite et remplacée par une église plus moderne comme le firent de nombreuses communes voisines à l'époque. En effet un compte rendu de la réunion du Conseil Municipal du 7 juillet 1830 mentionne que "8 conseillers ont rejeté absolument la demande d'un emprunt de 2.000 F présentée par le Conseil de Fabrique, pour réaliser la démolition et la reconstruction de l'église." Le chemin de Croix fut érigé le 14 avril 1839. Un nouveau chemin de croix fut bénit le 21 juillet 1890. Les bancs de l'église datent de 1891. L'adjudication eut lieu le 5 avril 1891 et portait sur la fourniture de 59 bancs. Le travail fut exécuté par Henry et Prioul du bourg de CHERRUEIX. Un conseil de surveillance de cinq membres fut nommé pour suivre les travaux. Les derniers bancs furent livrés le 31 décembre 1891. Un tableau mentionnant les noms des morts pour la France lors de la première guerre mondiale fut placé dans l'église en 1921. Il fut payé par souscription auprès des familles. Son inauguration eu lieu le 13 février. Le monument aux morts situé, à son inauguration dans le cimetière et actuellement place de l'église fut inauguré et béni le 24 avril 1921. Il représente une œuvre de J. Bouché et fut réalisé à Combourg. L'abbé Delépine, prêtre et originaire de CHERRUEIX fit rénover l'église en 1922. Lors de circonstances exceptionnelles certaines familles font des dons à l'église. C'est ainsi qu'en 1926 " la famille X ([8]) a offert un beau albatros porte missel à l'occasion du mariage de leur fille" De même , vers 1927-28 "la famille Y a offert pour le mariage de leur fille deux fauteuils en velours grenat et deux chaises de velours grenat destinés aux mariages de première classe. L'électricité fait sa première apparition dans l'église le 26 février 1928 lors de la bénédiction d'une statue de l'Enfant Jésus. Les lampes furent prêtées par l'électricien de Dol Monsieur Merdrigand. L'électrification eut lieu peu de temps après. Elle fut réalisée en même temps à l'église et au presbytère. Comme la propriété du presbytère venait d'être transférée à l'Association Diocésaine (en mars 1928), ce fut cette dernière qui dut en supporter les frais soit 1.800 F (compteurs compris fournis par la société Lebon). Pour l'église les travaux s'élevèrent à 2.7808 F. (la commune vota à cet effet une participation de 800 F et le solde, soit environ 1.980 F resta à la charge de la paroisse). Une quête fut réalisée à cet effet et rapporta 1.850 F En novembre et décembre 1931 on restaura la voûte de la chapelle Sainte-Anne et fit électrifier les lustres du chœur pour un montant de 3.500 F.
En 1932 la municipalité fait : - recouvrir le clocher presque à neuf, - restaurer la statue placée à la grande porte, - consolider les murs de la tribune par des tirants terminés par des X - Ajouter une poutrelle pour consolider la tribune.
En fin 1932 (novembre et décembre) "on restaura la voûte grâce au concours bienveillant des paroissiens et avec quelques économies". Coût : 2.300 F. La toiture de la chapelle du sud est remise à neuf aux frais du Conseil Municipal en avril 1937. L'adjudication fut remportée par Marie Bourger, couvreur à Cherrueix. Son coût : 2.750 F. En mai 1937 la grande porte fut réparée par Eugène Cœuru. Au début de années 70 la municipalité fait réparer les vitraux "qui en avaient bien besoin". C'est en 1975 que la "vieille sacristie" fut reconvertie en chapelle pour les messes de semaine. La même année vit également le remplacement de l'ancien coq par un coq plus petit et un paratonnerre. Inauguration du nouvel orgue le 29 juillet 1978 sous la présidence de Monsieur Hamelin député-maire de Dol et en présence du maire de CHERRUEIX, Monsieur Lecomte assisté de son Conseil Municipal. La nouvelle porte de l'église, offerte par la municipalité, fut bénie le 18 mars 1979 en présence du Maire de CHERRUEIX et de ses adjoints ainsi que du réalisateur de la porte Monsieur Jean Laick de Dol. L'année 1982 vit l'installation d'un chauffage électrique dans toute l'église (14 convecteurs) ce qui eut pour effet d'augmenter les dépenses d'électricité "dans des proportions considérables…" La réfection à neuf de la voûte de l'église fut réalisée en mars 1984 par une entreprise de Saint-Malo. Les travaux durèrent deux mois et coûtèrent 200.000 F dont 10.000 à la charge de la paroisse. Enfin, un christ en bois, réalisé et offert par un marin, Roland Girault, dans un bois très dur de bouchots à moules, fut placé dans la "vieille sacristie" le 24 juin 1983. Aux environs de l'année 1885 il est signalé que l'on a obtenu pour la commune une relique de "la vraie croix". 4– liste des curés. Voici le texte intégral du paragraphe où Mathurin Daumer, curé de Cherrueix fournit la liste exhaustive de ses prédécesseurs. "Nous avons trouvé à la mairie, dans les registres originaux de cette paroisse, les noms de tous les recteurs qui ont exercé leur ministère depuis l'an 1540 jusqu'à nous à savoir : MM. Talvats, Sébire, Villebeufs, Esnault, Dupuits, Taillebois, Ogier, Lepetit, Rado, Chistrel, Toullier, Girres, Lefeuvre, Blondel, Chattou, Lavallée, Racine, Bouassier, Le Bourgères, Colombel, Huet, Langevin, Devienne, Égaut, Marie, Lévêque auquel nous avons succédé immédiatement le 19 novembre 1821." Après la signature du Concordat en 1812, Gilles MARIE qui était vicaire dans la paroisse avant la Révolution y fut nommé premier recteur et y resta jusqu'au 22 août 1819. L'abbé Jarry fut installé recteur de la paroisse le 26 octobre 1919. Il la quitta pour Saint-Aubin d'Aubigné le 25 juillet 1927. L'abbé TIZON né à Roz-sur-Couesnon, prêtre de la dernière ordination, a été nommé vicaire de CHERRUEIX, le 7 août 1928 en remplaçement de l'abbé DAUX nommé recteur à Chatillon-sur-Seiche. L'Abbé François LEBOUL du collège de Saint-Malo fut nommé vicaire de CHERRUEIX le 10 décembre 1930 en remplacement de l'abbé TIZON nommé vicaire à Pleine-Fougères. L'abbé LEFOUL quitta à son tour CHERRUEIX pour Saint-Méloir-des-Ondes le 3 janvier 1933. Installation de l'abbé REGNAULT en tant que recteur le 4 septembre 1938. Celui-ci quitta CHERRUEIX pour le manoir des Corbières en Saint-Servan le 9 septembre 1946. L'abbé BÉREL lui succéda dès le 29 septembre 1946. En 1950, le 13 septembre , Jean OLLIVIER, originaire d'Arbrissel, fut nommé vicaire. Il resta 3 ans à CHERRUEIX puis fut nommé à Val-d-Izé. Installation, le 16 mars 1970, (nommé à ce poste le 3 mars), de l'abbé Guy TUAL ex-vicaire de la cathédrale de Saint-Malo. L'abbé TIZON, recteur du Vivier-sur-Mer décède le 18 septembre 1978. Guy TUAL est alors chargé de la paroisse du Vivier et va, suivant la volonté de l'archevêché, habiter au Vivier car le presbytère est communal et donc plus avantageux. 5 – la fabrique.(ex Conseil Paroissial) La fabrique (correspondait à notre actuel Conseil Paroissial) gérait les biens et ressources de la paroisse. Vers 1900 le président de la fabrique, ex capitaine de terre-neuvas, fut déchu de son titre de président par l'agent des domaines. À titre d'exemple voici le budget de la fabrique pour l'année 1830 (document des archives départementales réf. 2079/11) : Recettes - excédent au 1er janvier : 5.174,51 F - enterrements et services : 300 F - location de bancs à l'église : 250 F - fondations restituées à la fabrique : 1,0 F - fil et beurre donnés au profit de l'église par les fidèles : 100 F - quêtes du dimanche : 90 F ---------------- Total : 5.914,51 F Dépenses : - cire et encens : 200 F - vin (2 messes par jour) : 50 F - pain de l'autel : 15 F - 1/6 bancs et chaises pour l'archevêché : 40 F - achats ornements et linge : 20 F - blanchissage linge de l'église : 50 F - raccommodage : 35 F - imprévus : 150 F -------------- Total : 740 F 6 – les presbytères Durant la période concernée ici, la paroisse de CHERRUEIX a connu trois presbytères - le premier dit "ancien presbytère" situé à l'angle de la rue du Bas-Chemin et de la rue des Planches, - le second à la sortie du bourg, route de la Laronnière, - le troisième près de l'église, rue de l'Aumône. L'ancien presbytère étant jugé trop éloigné de l'église (700 m) les paroissiens, et plus encore le clergé, songèrent dès la moitié du 19ème siècle à en construire un nouveau plus près de l'église. En 1863, mademoiselle Plainfossé Hauterive, supérieure des Religieuses du Sacré Cœur, légua à cet effet au recteur de CHERRUEIX, une maison et le terrain autour, lui appartenant et situé à la sortie du bourg sur la route de la Larronnière. Cette dernière décéda le 2 janvier 1883 à l'âge de 96 ans. En février 1883 l'abbé SORRE, recteur de Baguer-Morvan fit don également, pour construire le presbytère, d'un terrain situé près du bourg. Le conseil archiépiscopal consulté pour choisir l'un ou l'autre des emplacements, opta pour celui de mademoiselle Plainfossé en raison des arguments suivants : 1 – sa surface est suffisante : 24 ares 2- il est très bien situé, 3 – il a été donné à cet effet 4 – il faut exaucer le vœu de la Demoiselle 5 – le Maire est d'accord sur ces 7 points 6 – le Maire déclare que si le presbytère est construit ailleurs, les habitants refuseraient leur aide et le charroi des matériaux 7 – on va bâtir des salles pour l'école des garçons en face du terrain de l'abbé SORRE. La première pierre fut posée le 13 mai 1883. En novembre 1884, l'abbé RICHARD, propose de prêter (avec intérêts) la somme de 9.950 F pour la construction de ce presbytère. La bénédiction de ce nouveau presbytère eut lieu le 12 septembre 1885. A la fin des travaux la comptabilité fit apparaître une dette de 17.534 F. Pour y faire face la fabrique ne disposait que de …21,35 F. Le curé, pour ses besoins en eau, devait aller s'approvisionner au puits de monsieur COEURU qui habitait en face. En 1924 on fit creuser, dans le terrain du presbytère, un puits de 4,5 m de profondeur et pavé de grosses pierres, par l'entreprise BLIN. Quelques temps après on y adjoignit une citerne car "l'eau du puits n'était utilisable, ni pour faire du cidre ni pour laver". On la plaça dans la cour nord près de la porte du cellier. Sa contenance était de 20 barriques. Elle fut construite par l'entreprise François BLIN pour la somme de 1.500 F. Des réparations des fenêtres et de la toiture furent effectuées en août 1924 par BOURGET couvreur à CHERRUEIX pour un montant de 850 F. Deux réservoirs de trois barriques chacun furent ajoutés en 1929 aux angles est et ouest du presbytère pour un montant de 500 F. 7 – Croix et calvaires Le chemin de Sainte-Anne possédait bien une croix, au Han, sur une propriété privée appartenant à la famille Étienne Delépine, mais pas ceux du Marais et de la Laronnière n'en possédaient pas. Une quête fut donc organisée à cet effet du 24 au 29 octobre 1887 pour l'érection de deux nouvelles croix : - l'une au Bois-Robin sur la propriété de Victor Boulanger, - l'autre dite "la Croix du Pape" à l'embranchement de la route du Marais et de celle de DOL passant par la Croix-aux-Herbes. Il fut bien précisé que les terrains sur lesquels seraient érigées ces croix seraient la propriété des habitants et ne devraient en aucun cas devenir propriété privée.
La bénédiction de la Croix du
Marais eut lieu le 29 janvier 1888 "par un froid très rigoureux". Peu de temps après : du premier au sept mai 1888 eut lieu une nouvelle quête pour l'érection d'une statue de la Vierge, près du bourg, sur la digue. Les Digues et Marais donnèrent leur accord pour ce projet le 3 mai 1888. La hiérarchie décida de l'appeler "Notre-Dame-de-laGarde". À l'occasion de son inauguration[9], le 19 août 1888 une grande fête eut lieu. Dix arcs de triomphe furent dressés et plus de 6.000 personnes assistèrent à cette cérémonie. À 10 h 30 (solaire ) du soir 2.000 personnes étaient encore près de la Vierge à assister à la fin du feu d'artifice, éclairés par des lampions et chantant en cœur le cantique créé spécialement pour cette fête. L'escalier montant au sommet du rocher sur lequel est posée la statue de la Vierge coûta 10 francs et fut réalisé par Paul Fortin du Vivier. 8 – les cimetières. Le nouveau cimetière fut ouvert le 17 février 1925. La première personne à y être enterrée fut la Veuve de Louis Bourgain décédée à la Croix Galliot à 82 ans. Le curé déplore, à propos de cette ouverture du cimetière qu'"il n'y a pas eu de bénédiction générale, on bénit chaque tombe en particulier". Inauguration du calvaire du nouveau cimetière Ce calvaire du cimetière coûta 9.810 F : 8.500 F pour le calvaire lui même , 750 F pour le Christ, 60 F pour les inscriptions et 500 F pour les soubassements (plus la location de 20 costumes de chevaliers à la maison Briand de Rennes). Le compte rendu de l'inauguration mentionne que : "L'après-midi du dimanche 22 janvier 1933, après les vêpres, eut lieu l'inauguration et la bénédiction du calvaire du nouveau cimetière, en granit bleu de Lanhélin, œuvre de M. Besnard marchand de monuments funéraires à Dol. Sur le parcours, entre l'église et le cimetière, plus de 10 arcs de triomphe avaient été érigés." 9 – Les missions Une mission, prêchée par des Capucins du couvent de la Vicomté eut lieu du 14 janvier au 4 février 1923. Une autre mission, prêchée par les frères Eudistes se tint en 1933. Elle eut un vif succès si l'on en croit le compte rendu qu'en fit le recteur de l'époque : " Quelle belle communion, quelle magnifique assemblée d'hommes et de jeunes gens !…Spectacle bien consolant, d'autant plus consolant que parmi eux quelques uns revenaient de loin… Daigne Dieu leur accorder la persévérance". En 1947, du 12 octobre au 2 novembre eut lieu une nouvelle mission prêchée par les frères Rédemptionnistes. Le curé de l'époque note dans son compte rendu : "Comme il fallait s'y attendre, cette mission n'a pas été marquée par de nombreux retours ! …". À l'occasion de cette mission on installa un lustre en bronze et chrome offert par une famille de La Laronnière et provenant de la grande salle d'un château. Du 6 au 24 janvier 1960 une nouvelle mission paroissiale eut lieu, prêchée par trois missionnaires diocésains de Notre-Dame de Bonne Nouvelle. 10 – L'école chrétienne. En 1927-1928 une seule maîtresse assure la classe de l'école chrétienne . En vue de pouvoir loger une seconde maîtresse des travaux sont entrepris pour aménager deux chambres à coucher, leur coût se monte à 2.500 F et seul l'archevêché y participa sous forme d'un don de 300 F. Le 27 janvier 1929 fut inaugurée une salle récréative à l'école libre des filles, avec une scène et décors de Monsieur Pellerin, peintre à Cancale. La première séance récréative y eut lieu ce même 27 janvier 1929. A cette occasion l'électricité fut installée dans toute l'école pour un montant de 8.500 F. Cette école libre fut vendue le 20 décembre 1934, 20.000 F par la comtesse de Quellen, (5 rue des capucins à Saint-Brieuc) à la Société Immobilière de Rennes, 24 boulevard de la Liberté, qui la reloua au curé 120 F / an, payables au 1er janvier. La comtesse de Quellen régla également ce même jour la somme de 20.000 F au titre de frais de mutation. Des religieuses de la congrégation des Sœurs Adoratrices de la Justice de Dieu (de Rillé à Fougères) prennent en charge l'école libre des filles le 6 septembre 1935. Les religieuses des Chênes de Paramé avaient décliné l'offre, n'ayant pas de personnel alors disponible. Depuis 1930 les Filles de la Divine Providence de Créhen promettaient toujours d'y venir, mais finalement on dut abandonner cette piste car rien ne se concrétisa. C'est ce qui amena le curé à contacter la Révérente Mère Supérieure des Sœurs Adoratrices, qui, elle répondit favorablement. Des aménagements furent exécutés pour un montant de 12.910,30 F grâce à un emprunt de 9.000 F au nom de la paroisse. Le personnel comprenait alors une religieuse, une adjointe, une troisième personne pour : la cuisine, l'église et la visite des malades. 11 – Action sociale. Le dimanche 31 octobre 1920 fut béni le drapeau de la Jeunesse catholique auquel les jeunes gens ont juré amour et fidélité. Outre le syndicat agricole de la Caisse Rurale fondé en 1927 par les soins de l'abbé Daux, vicaire, une caisse de Crédit Agricole Mutuel, une Mutuelle Accidents et Incendie ont été fondés au cours du printemps 1928, "lesquels sont prospères et rendent bien service". Le 1er juillet 1928, à la demande d'un certain nombre de syndiqués, un Syndicat de Battages comprenant 35 adhérents a été créé. "Toutes ces œuvres ont été fondées sous le conseil et sous l'instigation des aumôniers des œuvres agricoles du diocèse." Le groupe "Fleurs d'Arvor" s'est procuré, avec l'argent des séances récréatives, un fanion que son excellence Monsieur l'Archevêque voulut bien bénir le 21 juillet 1935. Coût du fanion 170 F. 12 – Divers - Visite épiscopale le 9 juin 1842 avec confirmation de 232 personnes. - Confirmation le 13 juillet de 215 enfants - Confirmation au Vivier le 30 juin 1928 de 60 enfants de CHERRUEIX dont 34 garçons et 26 filles. - Visite canonique du 24 juillet 1928 du curé de Dol destinée à vérifier que tout était conforme aux prescriptions canoniques et nota "que les efforts zélés du Pasteur pour maintenir l'esprit chrétien dans sa paroisse avaient produit d'excellents effets". - Confirmation pastorale à CHERRUEIX le 25 mai 1942 par Monseigneur Roques. Fin Remarque. Il m'a paru intéressant de reprendre intégralement, ci-dessous, ce très intéressant le compte rendu de la bénédiction de Notre Dame de la Garde, qui représente un excellent témoignage d'une époque de très grande ferveur où les fêtes religieuses étaient des moments forts de l'histoire locale. Procès verbal de la bénédiction de Notre Dame de la Garde Le 19 août 1888[10]. L'an de grâce 1888, le 19 août, dimanche dans l'octave de l'Assomption , à 1 h ¼ de l'après-midi, son Éminence le Cardinal Place, Archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, accompagnée de Monsieur Michel, Vicaire Général, Archidiacre de Dol, de Monsieur Richard Vicaire Honoraire, de Monsieur Turmel, curé Archiprêtre de Dol, de Monsieur l'abbé Brault, Chanoine Honoraire, Secrétaire de l'Archevêché, arrivait à CHERRUEIX dans le but de bénir une statue de la Sainte Vierge, sous le vocable de Notre Dame de la Garde.
Son éminence fut reçue sous un premier arc de triomphe, à l'entrée du bourg
"coté de la Rabine" par le clergé de la paroisse assisté de messieurs : Roullois recteur du Vivier sur Mer, Braind recteur d'Épiniac, Louvrier recteur de la Bausaine Lemonnier recteur de Roz-sur-Couesnon, Peignon recteur de Saint-Broladre, Hervot recteur de Hirel Hervy recteur du Mont-Dol Letannoux recteur de la Couyère Bastard recteur de Cuguen Lecomte recteur de Saint-marcan Delépine Vicaire à Saint-Médard
Lecourtois
Vicaire à Saint-Broladre et plusieurs autres abbés confondus parmi la foule, et se rendirent à l'église pour faire une courte visite au Saint Sacrement, de là au presbytère pour partager le dîner frugal, que son Éminence avait daigné accepter. Tous les chemins sont transformés en avenues de feuillages. Dix arcs de triomphe ont été élevés. En voici un où les couleurs du cardinal et celles du marie s'unissent avec art, il est comme brodé d'une dentelle de coquillages cueillis sur la grève; ailleurs ce sont des ancres d'or, ici de touchantes invocations à la "Protectrice des marins" à "l'Étoile de la mer". À trois heures, la procession se met en marche. Des enfants portent sur leurs épaules les attributs de la marine, de la pêche et de l'agriculture : un navire , un filet de pêcheur et une gerbe de blé. Un clergé nombreux précède le dais sous lequel s'avance Monseigneur le Cardinal. L'excellente musique des Frères de Dol, jeune encore, mais chez laquelle "la valeur n'attend pas le nombre des années" fait entendre de joyeux et harmonieux accords. Monsieur le Maire de CHERRUEIX, entouré de son Conseil Municipal, marche à la tête de la population. Le canon tiré sur la digue, annonce aux paroissiens d'alentour que le moment solennel est arrivé. On évalue à plus de six mille personnes la foule qui se presse dans la grève aux pieds de Notre-Dame-de-la-Garde. Monsieur l'abbé Michel, Vicaire Général, archidiacre de Dol, prend la parole. Il explique éloquemment à la foule attentive, le sens de la cérémonie et de ce beau titre de Notre-Dame-de-la-Garde, attribué à la statue élevée sur ces rivages. Son Éminence bénit le monument et accorde …100 jours d'indulgence à toute personne qui, d'aussi loin qu'elle pourra découvrir la statue, récitera un Pater et un Ave avec l'invocation trois fois répétée "Notre-Dame-de-la-Garde priez pour nous". Monsieur l'abbé Richard, recteur, se fait en termes aussi chaleureux qu'émouvants l'interprète des se excellents paroissiens et remercie le Prince de l'Église d'avoir daigné bénir ce monument et présider cette fête de famille. Il salue en Marie la gardienne de son peuple "Oui, dit-il Marie gardera vos pêcheurs, et le jour et la nuit, dans leurs courses au milieu de nos grèves parfois si périlleuses… Elle gardera nos vaillants marins sur l'immensité des mers… Elle gardera nos bons laboureurs, dans leurs rudes travaux et veillera sur leurs moissons". Son Éminence portant la mitre et la crosse , félicite du haut d'une estrade dominant la foule, les habitants de CHERRUEIX et leur digne pasteur d'avoir entrepris et conduit à bonne fin cette œuvre difficile. Monseigneur exprime sa joie de retrouver sur les bords de la Manche un lointain souvenir de la Vierge qui garde la Méditerranée. Puis il appelle sur la paroisse de CHERRUEIX, sur les grèves, sur l'immensité ds flots, les bénédictions du Ciel, conjurant "l'Étoile de la Mer" de luire toujours au regard du marin exposé aux tempêtes, comme à ceux des pêcheurs intrépides de nos côtes. Au retour, dans l'église brillamment décorée, magnifiquement illuminée, Monsieur le Vicaire Général Michel, donne le salut solennel du Très Saint Sacrement. Son Éminence quittait CHERRUEIX à cinq heures . La fête du soir fut une touchante continuation de celle du jour. Le Bourg s'illumine. Le rocher de Notre-Dame-de-la-Garde est éclairé de lanternes vénitiennes. La statue apparaît au milieu de feux de bengales. Un feu d'artifice fort bien réussi est tiré sur la plage et présente à la foule émerveillée une vierge toute rayonnante de lumière, reproduction exacte de la statue qui vient d'être bénie par Son Éminence.
Bien avant dans la soirée, la
foule jette encore à tous les échos de la grève, les accents d'un pieux cantique
composé pour la circonstance par Monsieur Delafosse, Vicaire Général. En voici quelques couplets :
Régnez sur notre grève Sainte Mère de Dieu Notre main vous élève Un trône dans ce lieu. Rempli de confiance Tout un peuple à genoux Répète avec instance Régnez, régnez sur nous.
La Vierge nous regarde Du haut de ce rocher C'est elle qui nous garde Toujours dans le danger. Quand gagnant le rivage Après un dur labeur On voit sa blanche image On sent battre son cœur.
Entendez nos prières Veillez sur nos marins Que l'angoisse des mères (Remet ? ) entre vos mains. Dirigez leur voyage Et gardez sur la mer Leur corps de tout naufrage Leur âme de l'enfer.
Dieu pour guider les Mages, Fit un astre nouveau Qui conduisit ces sages Ô jésus, au berceau. Notre étoile bénie Pour aller à Jésus C'est la Vierge Marie Sûr espoir des élus.
Guide moi sur la terre En brillant dans les cieux Que jamais sa lumière Ne se cache à mes yeux. Le vent souffle et ma voile M'emporte vers la mort Ô chère et douce étoile Conduis-moi jusqu'au port.
Vers 10h1/2, sur l'invitation de Monsieur le recteur, tous les heureux témoins, encore au nombre de plus de 2.000, de cette fête incomparable, se mettent à genoux, et s'efforcent dans une dernière et fervente prière, de gagner l'indulgence attachée, à partir de ce jour, à la statue de Noter-Dame-de-la-Garde, érigée dans les grèves de CHERRUEIX. (Compte rendu signé par P. Richard, Delépine, Gasnier, Lemonnier, Trigory, Chevallier, Turmel, cardinal Place). Suit un courrier de l'archevêché, du 5 octobre 1888, autorisant le curé de CHERRUEIX à faire tous les ans " le dimanche dans l'octave de l'Assomption", une procession au rocher de Notre-Dame-de-la-Garde. FIN [1] Cette précision est rapportée dans l'ouvrage de l'association Parchemin concernant le contenu des registres d'état civil de notre paroisse réalisé par Évelyne JEFFRELOT. [2] Dans un autre endroit on donne les chiffre suivants : 6 F pour le curé et 3 F pour le vicaire. [3] Chape (du latin cappa, capuchon). Sorte de grand manteau d'église qui s'agrafe par devant. [4] Obite. (du latin obitus, mort). Service d'anniversaire pour le repos de l'âme d'un mort. [5] Fondation. Legs effectués par les paroissiens au profit de la fabrique en vue de payer, à dates fixes, des messes, lorsqu'ils seront décédés. [6] Prône : Lecture des annonces, faites chaque dimanche à la messe paroissiale. [7] Oblations. (du latin oblatus, offert). : Offrandes à Dieu. [8] Lors de la consultation des livres de paroisse on doit s'engager à ne mentionner aucun nom de personne à qui ces informations pourraient porter préjudice. [9] Voir annexe ci-jointe. [10] Signalons que c'est en cette même année, le 19 juillet que fut consacrée la nouvelle église de Saint-Broladre. A cette époque Cherrueix était très prospère et comptait environ 1870 habitants, soit le double du recensement de 1999 (955 hab.) |
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