Généalogie et Histoire en Pays Dolois

Quelques pages d histoire locale

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A travers les historiens

EPINIAC

 

Paroisse de l'évêché de Dol ; subdélégation de Dol, district de Dol et canton de Dol, arrondissement de Saint-Malo (an VIII), canton de Dol (an X). Augmentée du territoire de la commune de Saint-Léonard réunie à elle par l'arrêté du représentant Le Carpentier en date du 18 floréal an II

  • L’ÉGLISE a été reconstruite au début du siècle. On y a replacé un beau retable XVIIe en pierre et marbre. On y voit dans le choeur, le baldaquin des anciens fonts baptismaux XVIe (M. H) et un curieux bas-relief en bois peint (M. H) figurant la mort de La vierge.

  • L’ANCIENNE ABBAYE de la Vieux-Ville.

  • L’ÉGLISE DU VILLAGE DE ST LÉONARD. Sa porte nord est du XIIe, la nef du XVIIe. Son choeur et sa tour du XVIIIe.

  • LE CHÂTEAU DES ORMES (XVe - XVIIIe) ancienne résidence d’été des évêques. Vaste parc qui a été réaménagé en camping et en golf.

  • CIRCUIT DE RANDONNÉE PÉDESTRE : Epiniac et la vallée de Landal (11 km) se procurer le prospectus à la mairie.

  • PARC DÉPARTEMENTAL DE LA HIGOURDAIS.

 

Adolphe ORAIN,

Géographie pittoresque du département d'Ille et Vilaine, 1882.

EPINIAC ; à 14 mètres d'altitude ; 2.267 habitants ; à 6 kilomètres de Dol ; à 32 kilomètres de Saint-malo ; à 52 kilomètres de Rennes. Superficie : 2.377 hectares.

En 1137, la paroisse d'Épiniac vit se fonder sur son territoire, au lieu dit La Vieuville, sur le ruisseau de Landal, et non loin de la voie romaine de Corseul, une abbaye de l'ordre de Cîteaux, qui ne tarda pas à devenir riche et puissante.

Le seigneur-abbé de La Vieuville avait droit de haute, moyenne et basse justice, et possédait des fourches patibulaires pour l'exécution des criminels. Sa seigneurie comprenait 24 paroisses. Il avait aussi le pouvoir « de faire courir la quintaine aux nouveaux mariés des paroisses de La Boussac et Baguer-Pican, ayant couché la première nuit de leurs noces, sous le détroit de sa seigneurie. »

Cette course de la quintaine se faisait chaque année au bourg de La Boussac, le mardi de la Pentecôte.

Il ne reste, pour ainsi dire, plus trace de la vieille abbaye des Cisterciens. Cependant, dit M. Guillotin de Gorson, un débris antique existe encore, « mais tellement caché qu'on a peine à le retrouver : c'est une vieille salle voûtée, en plein cintre et en arête, formant deux nefs parallèles, séparées par cinq colonnes trapues, dont les chapiteaux sont ornés de simples volutes. Cette intéressante construction remonte évidemment à l'époque de la fondation du monastère, c'est-à-dire au XII e siècle. Dernier type d'une architecture fort rare dans notre pays, cette salle est convertie aujourd'hui en cellier, et l'on a construit au-dessus des appartements relativement modernes. »

L'église d'Épiniac, presque totalement reconstruite, possède encore quelques parties de l'époque romane. Elle renferme un bas-relief du XVI e siècle, en bois peint et doré, qui représente la mort de la Vierge; les apôtres environnent son lit, et lui administrent les derniers Sacrements; l'un d'eux porte une énorme paire de lunettes; un ange descend du ciel pour inviter la Vierge à y monter.

Au bas de l'église, une ancienne boiserie, également du XVI e siècle, entoure les fonts baptismaux, et présente d'élégantes sculptures.

Le vieux manoir des Ormes, qui servait naguère de villa aux évêques de Dol, a perdu son parc et ses jardins.

GÉOLOGIE. — Terrain de transition inférieur, modifié par le granit, qui se montre à Saint-Léonard; schiste au nord et au sud.

 

OGÉE Jean-B.,

Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, 4 vol. 1778-1780.

OGÉE Jean-B., A. MARTEVILLE et P. VARIN, , Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, 2 éme édition, Rennes 1843-1853, 2 vol, (édition revue et corrigée), Rennes, 3° édition, Mayenne, 1993.

   Epignac [Epiniac]  à 2 1. au S.-E. de Dol, son évêché et sa subdélégation, et à 9 1. de Rennes, son ressort [aujourd'hui son évêché]. On y compte 1400 communiants. La cure se présente par le chapitre. Les terres de ce territoire sont fertiles en grains, lin, chanvre et fruits ; on y voit des prairies et des landes. La rivière de Biez-Jean y prend sa source, traverse les marais de Dol, et va tomber dans la mer. L'an 1244, Jean, abbé du Tronchet, céda au chapitre de Dol partie des dîmes d'Epignac pour celles de Pleudihen; et en 1307, Richard, abbé de la Vieuxville, céda au même chapitre l'autre partie des dîmes de cette paroisse, pour quelques autres dîmes. La maison noble de la Higourdais, avec moyenne et basse-justice, appartenait, en 1400, à Thomas Marie, seigneur de la Higourdais; elle appartient encore aujourd'hui à la même famille. Les autres maisons nobles de ce territoire sont : la Bonnîère et le Hac, en 1500, à Charles Hingant ; la Ville-Hervé et la Brioce, dans le même temps, à Jean de Tremigon ; la Belleure, à Jean Paisnel; la Motte et le Pont-Fault, à N. ...; les Lauriers, moyenne et basse-justice, à M. de Saint-Pair de Carlac; le Mal-Chap, moyenne et basse-justice, à M. de Noyan. L'abbaye de la Vieuxville, ordre de Cîteaux, est située dans ce territoire.

Compléments & édition de  1843.

  EPINIAC (sous l'invocation de saint Pierre), commune formée de l'anc. par. de ce nom, accrue de l'anc. par. Saint-Léonard, aujourd'hui succursale dans l'évêché du Rennes. — Limit. : N. Dol.Baguer-Pican, la Boussac: E. la Boussac ; S. Cuguen , Tréméheuc, Bonnemain ; 0. Bonnemain , Baguer Morvan , Dol

— Princip. vill. : la Durantais, la Biochais, la Pequinaie, Cadran, la Ville-Jean, Raingo, la Ville-Oubert, la Haute et Basse-Fresnais, la Provôtais, la Haute et Basse-Bouilliére, la Morandais, la Grivais, la Cherulais , le Breil, la Touche. — Maisons remarquables: les châteaux des Ormes, de la Higourdais; les maisons de la Vieuxville, de Vilhoét.

— Superf. tot. 2376 hect. 91 a. 1 c., dont les princip. divis. sont : ter. lab. 1555 ; prés et pat. 244; bois 152; verg. et. jard. 27; landes et incultes 310; etangs 16: sup. des prop. bât. 18; cont. Non imp. 54. Const. dv. 479 ; moulins 6 (de la Vieuville, de la Lande  de la Higourdais , des Ormes , des Baluais , de la Corbonnays).

Les deux anciennes paroisses Saint-Léonard et Epiniac ne forment qu'une commune. Saint Léonard fut supprimé après la Révolution ; le culte y fut repris eu 1803; on érigea l'ancienne paroisse en annexe le 27 novembre1810, et en succursale le 16 avril 1826. Cette succursale est sous l'invocation de saint Léonard , solitaire. — L'abbaye de la Vieuxvillc ( voy. ce mot) était en Epiniac. — Les 16 hectares d'étangs, indiqués ci-dessus, se repartissent entre les étangs de la Corbonnays, de Vilhoët, de la Higourdais, du Domain et partie de celui des Ormes. — Il y a foire le lundi de la Pentecôte.
— Géologie : terrain de transition inférieur, modifié par le granité. Cette roche se montre a Saint-Léonard, et le schiste au nord et au sud de ce village. Porphyre à 500 m. au nord-est de la Vieuxville.
— On parle le français.            E. D. V.

 

BANÉAT Paul -

Le département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments. Rennes, Lib. moderne J. Larcher, 1927-1929, 4 vol. (574, 535, 603, 584 p.)

 

ÉPINIAC   (ANCIEN EVÊCHÉ DE DOL, CANTON de DOL-DE-BRETAGNE)

 

La désinence ac indique une origine gallo-romaine.

 

Epiniac est cité dès 1137 et existait déjà  comme  paroisse en 1195 : l'évêque de Dol donna la paroisse a son Chapitre en 1208.

L'église actuelle a été commencée en 1901. L'ancienne conservait  une  nef  et  un portail romans (1); sa tour en bâtière remontait au XVe s. On a replacé dans la nouvelle église  un  beau  retable  du XVIIe s.  en  pierre  et en marbre, provenant en grande partie de celui de l'Abbaye de la Vieuville; on voit aussi dans le chœur, au-dessus du siège du célébrant  le  baldaquin des anciens fonts (XVIe s.) (2) (mont. hist.), — et au-devant de l'autel du collatéral nord un curieux bas-relief en bois peint de la même époque (mon1 hist.) figurant la mort de la Vierge, aux armes des le Diable de la Higourdais, qui avaient changé dès le XV siècle leur nom patronymique en celui de Marie (3). - - L'église possède un calice Louis XV et une croix processionnelle en argent donnée en 1786 (4). _ La chapelle des Ormes conserve l'ancien autel de la Vierge de l'église paroissiale.

Un petit retable du XVIIe siècle et un tableau provenant de l'ancienne église se voient actuellement dans la chapelle Sainte-Anne, commune de Saint-Broladre.

 

(1)  Pouillé  de  Rennes,  par  le  chan. Guillotin de Corson, IV, p. 552 et suiv.

(2)  Bull.  de la  Soc.  arch.  d'I.-et-V., XLII, ire partie, p. 32, et L, p. 138.

(3)  Cours d'Archéologie professé au  Séminaire  de  Rennes par  l'abbé Brune   p  417

(4) Pouillé de rennes, par le chanoine Guillotin de Corson VI p 595

 

BOURG

 

Il renferme de vieux logis du XVIe siècle.

 

ROUTE DE BAGUER-PICAN

 

Ancienne Abbaye de la Vieuville, à 2 kil. du bourg et 200 ni. à l'est de la route. — Elle a été fondée en 1137 par Gelduin, fils d'Hamon seigneur de Landal en Broualan (5), et donnée par lui aux moines cisterciens de Savigny, dans le diocèse d'Avranches. L'église et le cloître ont disparu : on a conservé seulement une belle salle voûtée du XIIe siècle, soutenue par des colonnes trapues et servant de cellier; une autre salle également voûtée existe encore au-dessous de celle-ci (6).

* L'église se composait d'une nef avec deux collatéraux et un transept. Sa face ouest, de style grec, datait de 1772; un clocher en ardoises couronnait, la croisée du transept (7).  Les armes des seigneurs de Landal,  de Combourg et de Montbourcher en Cuguen ornaient autrefois les vitres; l'église renfermait de nombreux tombeaux, dont une tombe-arcade avec les statues en marbre de Jean de Derval seigneur de Combourg et d'Hélène de Laval, sa femme, morts en 1482 et en 1500. Jean de Derval était armé de brassards et de jambières avec une cotte de mailles recouverte d'une surcotte écartelée de Derval et de Bretagne; ses mains étaient jointes et sa tête ceinte d'un cercle; deux anges portaient son casque qui avait pour cimier un buste de Maure. Hélène de Laval avait également les mains jointes et la tête couronnée d'un cercle, deux anges tenaient son écusson. Une longue épitaphe se lisait autour de la dalle qui supportait les statues (8).

Les bâtiments conventuels ont été reconstruits au XVIIe siècle et restaurés en 1772 : on y voit une belle porte en anse de panier, accostée de deux pilastres qui soutiennent un fronton arrondi percé d'un œil-de-bœuf; le toit présente des gerbières à frontons alternativement arrondis et triangulaires; le réfectoire avec sa chaire a été transformé en cuisine.

On voit dans le jardin une dalle funéraire d'abbé en haut relief et de nombreux débris de sculptures (9). — Une grille provenant, dit-on, de l'Abbaye orne actuellement l'entrée du Cimetière de Carfantain en Dol. L'Abbaye possédait, un droit de haute justice et un droit de quintaine au bourg de La Boussac (10).

Un débris de bas-relief provenant de l'Abbaye se voit actuellement dans la chapelle de la Mancelière en Baguer-Pican.

La Vieuville est aujourd'hui une propriété particulière : l'amiral François-Thomas Tréhouart y est né en 1798 (11). On y conserve un plan de l'Abbaye de la fin du XVIIIe siècle.

 

(5) Historié  de  Bretagne, par A.  de la  Borderie,  III, p.  191.

(6) Bull. de la Soc. archéolog. d'Ille-et-Vil.,  XLH,  ire partie,  p. 31.-  Pouillé de  Rennes   par le chanoine Guillotin de Corson, II, p. 772

(7) Bull. de la Soc. archéol. d'Ille-et-Vil.,  XLII,  1ere  partie,  p.  30

(8) Pouillé de  Bennes,  par le chanoine  Guillotin  de  Corson,  II,  p. 772  et  suiv

(9) Bull. de la Soc. archéolog. d'ille-et-Vil.,  XLII,  l"  partie,  p. 20 et suiv.

(10) Pouillé de Rennes,  par  le chanoine  Gulllotin  de  Corson,  II,  p. 769 et suiv.

(11) Bull. de la Soc. archéolog. d'Ille-et.Vil.,  XLII,  lI'»  partie,  p. 28 et suiv.

 

ROUTE DE CUGUEN

 

* Ancien Manoir de la Motte, à 200 m. du bourg, sur le bord est de la route (12).

* Ancien Manoir du Rocher-Bœufs, à 1.800 m. du bourg et 1 kil. A l'est de la route (13).

* Ancien Manoir de la Higourdais, à 3 kil. 200 du bourg et 400 m à l'est de la route. On y voyait un pavillon, une ouverture cintrée accostée de deux pilastres au-dessus de la porte, et une belle cheminée. Il avait autrefois une chapelle. Il était en 1513 aux -Marie, appelés plus anciennement le Diable (14).

 

ROUTE REJOIGNANT CELLE DE SAINT-LÉONARD A CUGUEN

 

* Ancien Manoir de la Ville-Hervé, à 1.300 m. du bourg, sur le bord de la route. Il était aux de Trémigon en 1513 (15).

* Ancien Manoir du Pont-Sault, à 400 m. à l'ouest du précédent. Il était aux Bouriel en 1513 (16).

 

ROUTE DE LANHÉLIN

 

Ancien Manoir de la Corbonnais, à 2 kil. du bourg et 300 m. au nord de la route. Il a été reconstruit au XVIIIe siècle à Vilhouët ou Vilhoét, à 500 m. plus loin, sur le bord sud de la route : cette construction nouvelle renferme un corps central arrondi. Il était aux de Bintin en 1513, — aux du Breil en 1644, — aux Louis, — aux le Gras, — et aux le Saige seigneurs de la Villebrune au XVIIIe siècle (17).

Village de Saint-Léonard. — L'ancienne église paroissiale de Saint-Léonard, à 2 kil. 800 du bourg, sur le bord sud de la route, est citée dés 1240; la paroisse fut unie en 1803 à celle d'Epiniac. Sa porte nord semble du XIIe siècle, sa nef est du XVIIe, son chœur à pans coupés a été relevé en 1772, sa tour date de 1787 (18); elle est sommée d'un toit en dôme élevé et d'un campanile.

 On voit prés de l'église une croix factice en pierre composée de trois débris différents.

 

(12)  Dictionn. histor. et géograph. de Bretagne, par Ogée.

(13)  Pouilllé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, I, p. /i49.

(l4)  Ibid.,  VI,  p.  595. —  Bibl.  de  Rennes,  Registres  anc.  des  Réformat,  de  noblesse,  ms.    Dict. histor. et géographi. de Bretagne, par Ogée.

(15) Les deux dernières références.

(16) Les deux dernières références.

(17) Bibl. de Rennes, Reg. anc.  des Réform.  de Noblesse : Baguer-Morvan  et  Saint-Léonard,  ms.

Dictionn. histor. et géograph. de Bretagne, par Ogée. — Bull. de la Soc. archéol. d'Ille-et-Vil. II, ».  160

(18)Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, VI,  p.  118.

 

Manoir des Ormes, à 1.400 m. au sud de Saint-Léonard cl 700 m. à l'ouest de la route qui relie Saint-Léonard à Tréméheuc. C'est l'ancien manoir des évêques de Dol. Il pourrait marquer l'emplacement du très ancien petit monastère de Lan-Camfrout. Lin indique une colonie ecclésiastique bretonne, Camfrout signifie ruisseau courbe (19).

Le château primitif des évêques avait été fortifié au début, du XIVe  siècle : on en montre encore l'emplacement dans les bois du Bocage, au  milieu du  parc  (20).    Le  manoir  actuel  comprend  trois  parties distinctes : la première date du XVe siècle, elle renferme une belle porte a choux frisés et à pinacles surmontée d'un écusson martelé. La deuxième est un grand pavillon Renaissance à toit élevé; il est orné de niches et conserve un grand salon restauré à la fin du XVIIe siècle et une belle cheminée sculptée. La troisième est un pavillon de la fin du XVIIIe siècle, construit par Mgr de Hercé, dernier évêque de Dol : une chapelle était près de lui. — On voit à côté du manoir un puits à margelle armoriée et de belles dépendances. La chapelle actuelle des Ormes contient l'autel de la Vierge de l'ancienne église d'Epiniac. Il possédait autrefois une fuie. — Nous citerons aussi au nord du parc un moulin à vent en pierres appareillées, posé sur une large base circulaire en pierres de taille et voûtée (21).

 

mise à jour du site : 08-sept.-2009          Contact         retour accueil