Généalogie et Histoire en Pays Dolois  

La commune de Sains (35)

 

 

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Notes et renseignements sur la paroisse de Sains,

originairement de nul diocèse.

P. RIMASSON

Prêtre, chapelain au château de Langevinière.

1866.

Cette étude restée inédite a été faite pour le chanoine Guillotin de Corson en 1866. Elle a servi à la rédaction du chapitre Sains du Pouillé historique de l’Archevêché de Rennes publié de 1880 à 1886. Citée dans le Pouillé, tome VI, page 243.

   Sains, autrefois Sainz, Saincts, Saints, Saint et plus conformément à l’étymologie présumée de son nom aujourd’hui Sains a, comme paroisse, une existence fort ancienne, puisqu’elle est mentionnée dès le onzième siècle et que sans doute même elle remonte encore bien plus haut.

    En effet, Jean archevêque de Dol, sacré en 1082 et mort avant 1093, écrivant à Roger, abbé du mont S. Michel, lui accorde dix sous monnaie, (probablement de rente annuelle) sur les moulins de Sainz ; (sic, dans une lettre qui est conservée).

    On y voit aussi que le Manoir de Langevinière y possédait une haute justice dès l’année 1480. (Le bois qui se trouve à l’est de la grande avenue s’appelle encore le Bois de Justice ; et, au haut de ce bois, est une butte qui porte aussi le nom de Butte de Justice).

    Or avant Langevinière, il y a eu certainement une autre maison seigneuriale à Sains, comme on le dira plus loin à l’article Chapelle.

    D’ailleurs, puisque Pleine Fougères a été érigé avant 1068 ; St Broladre, avant 1075 ; La Boussac, avant 1100 ; Ros sur Couesnon, avant 1140 ; St Georges de Gréhaigne, avant 1274 et que Sains n’a jamais fait partie d’aucune de ces paroisses qui l’entourent complètement, ou à peu près, on en doit conclure avec raison qu’il est pour le moins aussi ancien qu’elles et que son érection remonte à une époque fort éloignée, dont il est impossible maintenant d’assigner la date certaine et précise.

    La paroisse de Sains, dans le doyenné de Pleine Fougères, faisait partie du Diocèse de Dol, avant le concordat de 1801 ; mais de fait seulement : car il parait certain aujourd’hui que de droit, elle était dans le principe exempte de la Juridiction épiscopale, et relevait seulement pour le spirituel du Chapitre de la cathédrale de Dol.

    Voici en effet ce que l’on lit dans le registre des délibérations du Général. (On nommait alors ainsi le Conseil Municipal qui était en même temps Conseil de Fabrique).

    " Du dimanche 11° jour de 7bre 1784, environ midi, en la sacristie de l’église paroissiale de Sains, de nul diocèse, mais enclavée en celui de Dol, le Général de la dite paroisse comparant par 8cte.(suivent les noms des membres du Général) présent aussi Me J.B. Le Poitevin, Procureur fiscal de la Juridiction du Chapitre de Dol, Seigneur de cette paroisse ".

    Dans une autre délibération en date du 30 août 1789, on répète la même chose en ces termes : " Nous citoyens de la paroisse de Sains, de nul diocèse ".

    Enfin, on lit également ce qui suit dans sept différents comptes rendus par les trésoriers des années 1759. 1775. 1776. 1778. 1780. 1782. Et 1785 :

    " Compte que rendent honorables hommes, (suivent les noms) ayant été trésoriers de l’église et fabrique de Sains, de nul diocèse, relevant seulement des Messieurs Chantre et Chanoines de l’église Cathédrale de Dol, tant au spirituel qu’au temporel ".

    Un de ces comptes (celui de 1759) a même été examiné en 1770, par MM. Rabec, archidiacre et Le Plat, tous deux chanoines de Dol, en tournée de visite, et ils ne font aucune observation touchant la clause de nul diocèse &Cte qui y est si formellement exprimée : ils déclarent seulement que les trésoriers remettront la somme dont ils sont redevables, au coffre fort de la fabrique, à la diligence de notre Procureur fiscal, pour être employée aux besoins et décorations de l’église et surtout à l’exécution de notre procès verbal de visite.

    Après les paroles viennent les actes. Ainsi, dans la liste des anciens recteurs, on voit en 1719, un M. Boutin, chanoine de Dol, faisant les fonctions curiales pendant plusieurs mois, par délégation du vénérable chapitre de Dol, et dans la même année, Mire Jean Le Gendre nommé au bénéfice de Sains, par le Chapitre de Dol.

    Quand à son successeur, Mire François Le Gendre, son neveu, il obtint le bénéfice de Sains en cours de Rome, après la résignation que son oncle avait faite en sa faveur ; mais on ne voit pas que l’évêque diocésain ait été consulté, ni qu’il soit intervenu dans cette nomination en aucune manière.

    Ajoutons que le Chapitre avait conservé le droit de présentation à la cure, et que le dernier recteur nommé avant la révolution, était un chantre de bas chœur de la cathédrale. Or, de tout ce qui précède, il résulte et l’on doit conclure, au moins vraisemblablement :

1° Que de droit et dans le principe, la paroisse de Sains était réellement exempte de la juridiction épiscopale, ce que du reste elle avait de commun et en même temps de particulier, avec plusieurs autres en France et ailleurs, lesquelles n’étaient non plus de nul diocèse, et dépendaient seulement pour le spirituel, de quelque Chapitre ou de quelque Abbaye considérable, dont la juridiction s’étendait sur elles, à l’exclusion de l’Ordinaire.

2° Qu’elle avait été érigée en paroisse et fondée anciennement par le Chapitre de Dol, mais avec la clause expresse qu’il en serait le seul administrateur, et qu’elle ne relèverait que de lui pour le spirituel ; privilège qui avec le temps était devenu, sans qu’on sache ni comment, ni pourquoi, ni à quelle époque un simple droit de présentation à la cure.

    Cependant, ici vient une difficulté relativement à la rente de dix sous accordée par l’archevêque Jean à l’abbé du Mont Saint Michel : il semblerait d’après cela, en effet, que la paroisse était soumise à sa Juridiction même temporelle, puisqu’il disposait du revenu de son moulin, en le chargeant d’une rente annuelle, mais on peut expliquer cette concession en disant qu’elle avait sans doute été consentie par le Chapitre, ou bien que l’archevêque lui même, soit comme particulier, soit comme archevêque, avait personnellement droit à une rente quelconque sur ce moulin, et qu’il pouvait la céder à d’autres ou en partie ou en totalité. Voilà pour ce qui regarde la Juridiction spirituelle du Chapitre de la cathédrale de Dol sur la paroisse de Sains.

    Venons maintenant à la prétention qu’il avait d’en être aussi le seigneur temporel, comme on le voit par la délibération déjà citée du dimanche 11 7bre 1785, dans laquelle cette qualification est expressément donnée par le Sr Escalot, de concert avec le Sr Le Poitevin, son procureur fiscal, et même probablement sous sa dictée, comme on est porté à le croire pour de bonnes raisons qu’il serait inutile et trop long de rapporter ici.

    Mais, dans une autre délibération en date du 20 août 1786, on voit aussi M. De Montaigu, seigneur de Langevinière Sévedavid et autres lieux, faire protester en son nom, par Me Jeuland de la Trillais, Sénéchal et seul juge des dites juridictions de Langevinière, Sévedavid &cte, contre le titre de Seigneur supérieur et fondateur de la paroisse de Sains, que les Srs Escalot et Le Poitevin avaient, de leur autorité privée, sans droit ni qualité pour le faire, donné au Chapitre de la cathédrale de Dol.

    " Sur quoi délibérant, le Général déclare protester à son tour contre la délibération du dimanche 11 7bre 1785, que le Sr Escalot avait écrite et lue sans doute, comme cela devait être, mais en passant à dessein sous silence, les mots par lesquels il attribuait le titre de Seigneur de la paroisse de Sains au Chapitre de la cathédrale de Dol ; ajoutant le dit général qu’il aurait certainement refusé de signer la délibération aussi bien que M. Le Recteur, s’ils avaient eu connaissance de l’attribution du titre de Seigneur de cette paroisse, au Chapitre de la cathédrale de Dol, protestant du reste encore le même Général, ne connaître aucun Seigneur temporel, jusqu’à la fin de l’instance entre les Messieurs du Chapitre et M. De Montaigu ".

    L’instance dont il est ici question avait été formée dès 1783 ; mais elle ne fut vidée qu’en 1787 ou 1788, par un arrêt du Parlement qui débouta les Chanoines, vulgairement appelés les Chapitriers de leur demande, et déclara M. De Montaigu le seul et véritable Seigneur de la paroisse de Sains.

    Alors, pour constater authentiquement son droit, celui-ci fit ôter les armes des Chapitriers qui étaient sur la croisée du chevet de l’église, et y substitua les siennes, en outre, il établit un banc Seigneurial au haut de l’église, tout près du chœur, et à coté du tombeau de sa famille. Tombeau marqué de trois mains, dont on ignore aujourd’hui la signification et l’origine.

    Voici maintenant sur quoi le Chapitre de Dol établissait les prétentions qu’il avait au titre de Seigneur de la Paroisse de Sains :

1° il en était le fondateur ou du moins il avait de bonnes raisons pour le croire et se regarder comme tel.

2° il en avait été plus ou moins longtemps le seul administrateur spirituel, et il avait encore le droit de présentation à la cure.

3° il y avait une Juridiction Seigneuriale, et cette Juridiction qui remonte au-delà de 1688, était mémé assez étendue, ce que prouvent les nombreux décrets rendus par elle dans les mariages de mineurs orphelins.

4° ses armes étaient sur la croisée du chevet de l’église.

5° enfin derrière l’audience de la Seigneurie de Langevinière, qui sert actuellement de mairie, et qui était au milieu du bourg, séparée du cimetière par un seul chemin, comme elle l’est encore aujourd’hui, se trouvait un petit canal ou ruisseau qui existe aussi, coulant du Sud au Nord, le long du mur du cimetière, et allant se jeter dans l’un des étangs : or, Messieurs du Chapitre soutenaient que ce petit ruisseau était la limite de la Seigneurie de Langevinière ; d’où ils concluaient qu’à partir de là, commençait la leur : et, supposant au moins avec une apparence de raison qu’ils étaient Seigneurs du terrain où se trouvait l’église, ils croyaient l’être par là même de toute la paroisse, en vertu du droit que conférait l’ancienne jurisprudence à cet égard.

    J’ai dit en commençant, que l’orthographe actuelle du nom de Sains est plus conforme à l’étymologie du nom lui même qui parait venir de Sain (sanus) plutôt que de Saint (sanctus) en effet, la salubrité de l’air qu’on respire à Sains est très grande : aussi, de mémoire d’homme, il n’y a jamais eu d’épidémie. On en trouve seulement une de constatée sur les registres à l’année 1740, comme il va être dit bientôt en parlant des anciens recteurs.

    Ajoutons quelque chose de plus fort à l’appui de cette opinion touchant l’étymologie du nom de Sains : c’est qu’autrefois, dit-on, et cette tradition est regardée comme ayant quelque fondement ; autrefois donc, il y avait devant le presbytère actuel, un hôpital nommé hôpital de la santé où l’on envoyait les convalescents d’un autre hôpital qui était à St Broladre, pour hâter leur guérison et la rendre complète.

    Ce qui parait certain et même incontestable, c’est que celui de St Broladre a existé ; on en trouve la preuve sur les anciens registres, et la chapelle St Julien qui est à coté du chœur de l ’église paroissiale, était destinée à ces malades que l’on croit avoir été des lépreux ; Quand à celui de Sains, on n’en connaît l’existence que par une tradition orale, à l’appui de laquelle on cite les restes de fondations que l’on trouve encore autour de ce qui était, dit-on le jardin de l’hôpital.

    Enfin, pour terminer, disons que l’orthographe actuelle du nom de Sains n’est autre que celle du onzième siècle, puisque la seule différence qui s’y trouve, le changement de la lettre finale, a eu également lieu depuis ce temps là, et de la même manière, dans une foule d’autres mots dont il serait facile, mais entièrement superflu de citer ici des exemples.

Recteurs de Sains.

    Les recteurs nommés depuis le concordat de 1801 ont été :

1° M. Augustin Lécarlatte, de Dol, précédemment recteur de Cuguen où il passa très peu de temps, nommé en 1804, et décédé le 7 xbre 1818, âgé de 69 ans.

2° M. Pierre LeBigot, précédemment vicaire à St Broladre, nommé en xbre 1818, démissionnaire pour cause d’infirmité en xbre 1846 et décédé le 3 mars 1849, âgé de 69 ans, à Ros Landrieux sa paroisse natale où il s’était retiré.

3° M. René Dinard né à St Cast, diocèse de St Brieuc, mais élevé à dol, précédemment vicaire à Sains, nommé au commencement de Janvier 1847.

Ont été recteurs avant la révolution :

1° M. Julien Daron de Pleine Fougères, précédemment chantre du bas-choeur à la cathédrale de Dol, puis simple prêtre auxiliaire à Sains, ensuite vicaire, enfin nommé recteur le 28 avril 1776, démissionnaire en 1804, et décédé le 16 mars 1809, âgé de 77 ans à Pleine Fougères. ( la première cloche fut fondue sous lui en 1790 ; il en fit la bénédiction le dimanche 19 xbre et la mit sous la protection (sic) de St Pierre, le Patron de la paroisse : on ne parle ni de parrain ni de marraine.)

2° M. Pierre Courtoys, depuis le commencement de Janvier 1770, jusqu’à sa mort arrivée le 10 Mars 1776. Il fut inhumé dans le chœur.

3° M. Jean Le Ban de Ros sur Couesnon : il prit possession du bénéfice de Sains, le 2 Juillet 1764, étant âgé de 35 ans, et le conserva jusqu’à la fin de xbre 1769. Au commencement de Janvier 1770, il devint recteur de la Fontenelle dont il avait obtenu le bénéfice au concours, et il administra cette paroisse jusqu’en 1792.

    Forcé d’obéir aux lois révolutionnaires de ce temps là, il quitta son église le jour de la mi-août, après avoir dit la Ste messe le matin ; alors, il fit une dernière instruction à ses paroissiens, pour les engager à conserver la paix entre eux ; ensuite il leur dit qu’ayant été envoyé au milieu d’eux par son évêque légitime qui était en communion avec notre Saint Père le Pape, il serait aussi leur pasteur légitime tant qu’il vivrait ; après cela, il se rendit le même jour à Rennes, et se renferma dans l’abbaye de St Melaine, avec les autres prêtres catholiques ; déporté quelque temps après en Angleterre, comme les bons prêtres fidèles à leur foi, il dut mourir dans les environs de Londres, vers 1797, étant âgé de 68 ans.

    C’était un prêtre pieux, fort capable et très zélé ; sa mémoire est restée en bénédiction dans le pays ; (note de M. Gilliers recteur et originaire de la Fontenelle).

    Il arriva sous lui une année (1768) remarquable et fort mauvaise. L’hiver qui avait commencé le 15 xbre, continua jusqu’au mois d’Avril et fut glacial et très sec. La poussière volait dans les chemins, comme pendant l’été, et la plupart des sources d’eau tarirent. La plus grande partie des froments et des avoines périrent, ainsi que tous les jardinages. Depuis le mois de Mai jusqu’à la mi-décembre, il y eut des pluies presque continuelles, des orages et des inondations qui couvrirent tous les marais et les lieux bas, ce qui fit pourrir les foins. La récolte des blés fut difficile et il en germa beaucoup. Les blés- noirs ne furent point endommagés et rendirent assez abondamment. Le boisseau de froment valut entre 9 et 10 #. (Ces 9 et 10 # étaient plus dans ce temps là que ne seraient 18 et 20 F aujourd’hui). Les bestiaux furent très chers et les fourrages encore plus. On ne put ensemencer les terres qu’à la fin de Décembre, et celles qui étaient basses restèrent sans culture. En Décembre, il tomba des globes de feu dans plusieurs endroits. Depuis un siècle, on n’avait pas vu d’année semblable. (Note de M. Aucher).

4° Mire Laurent Bruslay, ci-devant recteur de la Baussaine, évêché de St Malo, prit possession le 8 Juillet 1741 : Il mourut le 12 Juin 1764, le jour de la Pentecôte, après avoir dit la messe du matin, et fut inhumé dans le chœur.

    Ce fut lui qui fit peindre et dorer le grand autel, en 1759. Sous lui aussi naquit un enfant extraordinaire, une femme du bourg étant accouchée le 7 Mars 1746 d’un enfant venu à terme et qui vécut 7 semaines, accoucha le même jour d’un autre enfant long d’un demi-pied, (environ 16 cent.rs) formé, mais sans vie, et paraissant n’avoir pas plus de trois mois. (note de Mr Aucher).

5° Mire François Legendre de Meillac, et probablement neveu de son prédécesseur avec lequel il demeurait depuis huit mois comme prêtre auxiliaire ; ayant obtenu en cour de Rome le bénéfice de Sains que son oncle avait résigné en sa faveur, il prit solennellement possession de l’église et du presbytère le 5 Mai 1732. (Procès verbal officiel rapporté par Me Julien Dérieux notaire apostolique, à la requête de Mire Jean Le Gendre, et qui est conservé en entier). Il mourut le 29 Août 1740, et fut inhumé dans le chœur, par Mire De Brunnes de Montlouet, chanoine et vicaire général de Dol. (Cette année est qualifiée sur les registres d’année de mortalité : qualification trop bien méritée, puisqu’il y eut 66 décès dont 58 d’adultes ; nombre à peu près quatre fois plus grand que celui d’une année moyenne ordinaire de ce temps là. Il y en eut encore 45 l’année suivante ; mais on ne dit pas quel genre de maladie fut cause de cette grande mortalité).

6° Mire Jean Le Gendre, oncle du précédent, et, comme lui originaire de Meillac. Ayant été nommé au bénéfice de Sains, par le Chapitre de Dol, (sic) il prit possession le 10 8bre 1719, et résigna en faveur de son neveu, dans le mois d’Août 1731.

7° Mire François Durand, depuis le 6 Juin au 1er 7bre 1719. Ici, comme nous l’avons déjà dit, on voit un M. Boutin, chanoine de Dol, faisant les fonctions curiales pendant l’absence pour cause de maladie, et depuis la mort de M. Le Recteur, (François Durand) par délégation du vénérable Chapitre de Dol.

8° Mire Jean Reguillet, depuis le 15 Mars 1691, décédé le 27 Mai 1719, et inhumé dans l’église.

9° Mire Julien Pelé, depuis le 11 Février 1683, décédé le 25 Janvier 1691, et inhumé dans l’église.

10° Mire Jacques Letourneux depuis le mois de Janvier 1675, décédé le 24 Janvier 1683, et inhumé au lieu de la sépulture ordinaire des recteurs, proche de l’autel principal.

11° Mire Pierre Chauvin, depuis 1671 à 1674.

12° Mire Guillaume Plihon ; mais on ne sait ni quand il commence, ni quand il finit, et on ne le voit figurer que dans trois ou quatre baptêmes en 1647.

    [Depuis le 1er Janvier 1635, jusqu’au 7 Mai 1666, tous les actes conservés sont écrits et signés par Mire Julien Busnel, curé (vicaire à Saincts), (sic), et probablement frère puîné de Mire Jean Busnel qui était dans le même temps Recteur à Pleine Fougères. On les a jusqu’ici assez généralement confondus l’un avec l’autre, et pris même pour une seule personne. Ainsi l’on dit que M. Busnel était Recteur de Pleine Fougères et de Sains tout à la fois : on ajoute que cette faveur lui avait été accordée par le Souverain Pontife, en récompense de sa piété filiale ; en effet, il avait du se rendre à Rome, pour faire lever l’excommunication encourue par son père qui l’avait frappé ; mais rien ne prouve ni le voyage de Rome par le fils, ni l’excommunication du père.

    Cependant il est certain que M. Busnel a été absent, ou du moins qu’il a cessé d’exercer les fonctions curiales (vicariales) à Sains, depuis le 7 Mai 1636, jusqu’au premier dimanche du même mois 1639 : lui même le constate sur le registre et déclare qu’il a été remplacé pendant ces trois ans, par Mire Jean Chambron qui était de Sains et y demeurait ; mais celui ci n’a laissé aucun écrit. Il est également certain que M. Jean Busnel Recteur de Pleine Fougères n’était pas le même que M. Julien Busnel curé (vicaire) à Sains. En effet les prénoms, comme on le voit, sont différents ; de plus, ils figurent tous les deux à la fois, dans un acte de baptême ; (18 Mai 1644) le premier, comme faisant le baptême, et l’autre, comme étant le parrain de l’enfant. Ajoutons que le premier est mort à Pleine Fougères le 19 Avril 1661, et qu’il y a été enterré dans le chœur, au lieu que le second vivait encore le 7 mai 1666. On ne sait même pas ni quand il est mort, ni où il a été enterré, à moins que ce ne soit, comme on le dit, avec son père, sous une pierre tombale que l’on voit au milieu de l’église, et sur laquelle est écrit le nom de Busnel.]

13° Mire François le Gros, depuis le 3 Juillet 1624, jusqu’au 12 8bre 1631. (Les registres conservés à la Mairie ne remontent pas plus haut).

Prêtres originaires de Sains.

    Le seul prêtre vivant né à Sains, est M. Félix Marqué, ordonné le 2 xbre 1820, d’abord vicaire à N.D. de Vitré, puis économe du petit séminaire de la même ville : nommé en 1881, Recteur à Lillemer, dont il a fait reconstruire l’église en entier ; démissionnaire en 1861, et retiré à St Georges de Gréhaigne où, suivant son ancienne habitude, il n’est occupé qu’à faire le plus de bien possible, et en rendant gratuitement service aux paroissiens, et en venant généreusement au secours de ceux qu’il sait être dans l’embarras ou dans le besoin.

    Les autres prêtres nés à Sains dont le souvenir ou les noms se conservent encore sont :

1° M. Julien Nicole, ordonné en 1771, d’abord vicaire à Sains pendant 3 ans, puis chapelain de Langevinière avant la révolution. Ayant été nommé en 1803, Recteur de Le Vivier ; il y est mort le 28 Mai 1809, âgé de 65 ans. (M. Nicole n’avait point d’ambition : aussi refusa t il de se présenter pour la cure de Radpont près de Rouen, et il préféra demeurer simple chapelain à Langevinière. Or, cependant la cure de Radpont à laquelle M. De Montaigu avait un droit alternatif de présentation, produisait alors un revenu de 6.000F).

2° M. Julien Aucher, né le 10 8bre 1692, ordonné en 1724 et décédé le 28 Mai 1781, âgé de 88 ans et 7 mois.

    C’était un homme d’ordre, exact, observateur et capable : tout porte à croire qu’il avait étudié le droit, et qu’il s’était occupé d’affaires civiles avant d’embrasser l’état ecclésiastique ; c’est pourquoi il ne fur ordonné qu’à l’âge de 32 ans.

    Il parait également avoir été humble et pieux : en effet, il lui est arrivé plusieurs fois de signer, prêtre indigne. Il a passé toute sa vie au bourg de Sains, dans la maison qu’occupe maintenant le bedeau Julien Marbou ; et quoique n’ayant eu que le simple titre de prêtre, il y a exercé toutes les fonctions du St ministère, pendant plus de 50 ans, sous quatre recteurs consécutifs. On trouve un très grand nombre d’actes de baptêmes, sépultures ou mariages écrits et signés par lui. Son écriture était vraiment remarquable, surtout pour ce temps là. Sa main ne tremblait pas encore à 85 ans passés. Il parait avoir été recteur de fait, plus que ceux qui l’étaient de droit et en portaient le titre : d’où l’on peut conclure qu’il a été prophète dans son pays et honoré par les siens, contrairement à ce qui arrive le plus ordinairement.

3° Un autre M. Julien Aucher, probablement oncle du précédent, décédé le 22 Janvier 1690, âgé de 36 ans et inhumé dans l’église.

4° M. Raoul Busnel, décédé le 24 Mai 1680, et inhumé dans le chœur, du coté de l’évangile.

5° M. Jean Chambron qui exerça les fonctions curiales à Sains, comme il a été dit plus haut, décédé le 15 Avril 1675, et inhumé dans le chœur.

6° M. Gilles Chambron, décédé le 13 Mars 1674, et inhumé dans le chœur, du coté de l’évangile.

7° et 8° MM. Jean et Julien Busnel paraissent aussi et passent pour avoir été originaires de Sains ; mais on n’en a d’autre preuve qu’une simple tradition orale qui n’est pas confirmée par aucun écrit. On voit cependant qu’une fondation avait été faite à Sains par Mire Jean Busnel, ce qui n’aurait probablement pas eu lieu s’il n’avait pas été un enfant de la paroisse, puisqu’il n’y avait pas été ni Recteur, ni vicaire.

9° M. Julien Bourguillais parait avoir été de Sains, comme les précédents : toujours est-il qu’on l’y voit demeurer pendant 2 ans, (1640-1642) avec le simple titre de prêtre.

10° Il faut dire la même chose de M. Guillaume Gaslain que l’on voit également demeurer à Sains en 1674.

Population de la paroisse.

    La population réelle et de droit est, d’après le dernier recensement de 864 habitants ; mais celle de fait pour l’assistance aux offices est de 1000 au moins, par la raison que plusieurs grands villages de Pleine-Fougères, La Boussac et même St Broladre sont beaucoup plus près de Sains que de leurs paroisses respectives et ont surtout beaucoup plus beau chemin pour s’y rendre, particulièrement en hiver.

    Il parait qu’autrefois la population était de 900 habitants, et que Sains a perdu plusieurs villages qui font maintenant partie de Pleine-Fougères, tels que le Val aux Bretons et probablement Le Racognet. (Le premier de ces villages qui contient plus de 100 habitants devrait naturellement appartenir à Sains dont il touche presque le bourg ; aussi est-ce une absurdité que de ne le lui avoir pas donné en 1802, lorsqu’on rétablit en France le culte catholique et qu’on détermina la nouvelle circonscription des paroisses).

    On dit aussi qu’il y avait dans le bourg plusieurs maisons qui n’existent plus. Ce qu’il y a de bien certain, c’est que l’on trouve maintenant des restes d’habitations extrêmement anciennes dans le bois appelé du nom malsonnant de Coupe-gorge, et dans celui de Sèvedavid, lesquels sont eux-mêmes très anciens comme bois. Il est également certain que le nombre des naissances et des décès, était autrefois plus élevé qu’il ne l’est à présent. Ainsi, l’on voit en 1713, 24 naissances et 19 décès, tandis q’aujourd’hui, quoique la population ait augmenté notablement, le chiffre moyen des naissances ne dépasse guère le nombre 20, et celui des décès atteint à peine le nombre 12.

Confrérie du Saint Esprit et Assemblée

    Il y avait anciennement à Sains une confrérie du St Esprit, dont la fête titulaire était naturellement celle de la Pentecôte.

    On distribuait ce jour là d’une manière particulière, un pain bénit également particulier. Ce pain était fait avec du grain quêté pour cela dans la paroisse. Les pauvres seuls et ceux qui avaient donné du grain pour faire la Miche y avait droit. On la distribuait à la porte latérale de l’église : et, pour que les mêmes ne se présentassent pas deux fois, ceux qui avaient reçu leur part, entraient dans l’église et sortaient par la grande porte : c’est ce qu’on appelait vulgairement, passer la Miche. On ignore maintenant l’origine et le motif de cette distribution particulière qui s’est faite jusqu’à la Révolution. Il est plus que probable que les Confrères étrangers à la paroisse y venaient ce jour là et le lendemain, par esprit de religion et afin de gagner l’indulgence attachée pour eux sans doute à cette fête : on doit présumer aussi qu’il y venait en même temps de simples curieux, et que le nombre de tous ensemble était grand, ce qui formait une assemblée où l’on pouvait se trouver sans grave inconvénient, et sans s’exposer au danger certain de mal faire : mais, aujourd’hui que la Confrérie n’existe plus, c’est bien difficile ; car l’assemblée qui a continué de se tenir à Sains le jour de la Pentecôte, malgré tout ce qu’on a pu dire et faire pour l’empêcher, n’a plus rien de louable ni surtout de religieux : au contraire, elle est exclusivement une source d’abus et de désordres, particulièrement de disputes, de batteries et d’excès de boisson ; aussi n’est elle plus formée en général que par les tapageurs, les libertins et autres mauvais sujets du pays, auxquels viennent se joindre quelques étourdis, et quelques gens d’une vertu plus ou moins équivoque et fort suspecte.

Ancienne église.

    L’ancienne église dont il est fait ici mention pour mémoire seulement, n’avait qu’une seule nef sans chapelles : en voici les principales dimensions. Longueur totale, 26 M. environ ; largeur, depuis la campanille au bas, 8 M. ; de la campanille au haut, 6 m. 50 : élévation sous voûte, dans la grande nef, environ 10m., et 8 seulement dans le chanceau. Elle était plus ou moins dans son ensemble du Style Roman, et remontait pour le moins au commencement du 17° siècle. En effet, on voyait sur une des poutres du bas de la nef, le millésime de 1602. Quand à la sacristie, elle était moins ancienne, ou bien elle avait été restaurée postérieurement ; car on voyait la date de 1698, sur une pierre qui faisait le dessus de la croisée à l’intérieur.

    Les deux portes qui étaient Romanes, deux croisées Ogivales, dont une sans meneaux, d’un Gothique élancé, dans la cotale sud, pour éclairer l’autel St Jacques, et l’autre plus belle à deux meneaux, d’un Gothique plus ouvert, derrière le chœur ; une campanille ornée seulement de deux clochetons, et placée à peu près au milieu de l’édifice, voilà tout ce que l’on peut citer comme ayant été plus ou moins passable dans l’ancienne église dont il ne reste plus aucune trace.

    La nouvelle qui est en construction depuis le mois de Mai 1861, et que l’on espère terminer enfin cette année, (1866) occupe en très grande partie le même emplacement que l’ancienne et est plus spacieuse au moins d’un tiers. Ah ! Quel beau jour, quel jour heureux pour le pasteur et les paroissiens, que celui où l’on pourra prendre solennellement possession de cette nouvelle église, et rendre à François Maufrais l’usage de sa grange qu’il a eu l’obligeance de prêter pour qu’on y fit provisoirement les offices publics, faute de local plus convenable ! Pour moi, j’appelle ce jour de tous mes vœux, et je voudrais qu’il fut déjà arrivé.

Chapelle de Langevinière.

    La chapelle de Langevinière doit très probablement son origine à la coutume abusive des seigneurs d’autrefois qui, n’allant à leur paroisse qu’aux grandes fêtes de l’année, et encore parce que l’église les y obligeait formellement, avaient tous auprès de leurs habitations respectives, une chapelle particulière où ils entendaient la messe les dimanches et les fêtes ordinaires. (Cette coutume n’existe plus à Langevnière dont les habitants assistent régulièrement aux offices de la paroisse, à moins d’un empêchement sérieux et véritable).

    Ajoutons cependant pour être juste, que l’existence de ces chapelles était dans bien des cas une espèce de nécessité à cause de l’éloignement de l’église paroissiale, et du mauvais état des chemins de ce temps là où l’on ne pouvait passer qu’avec plus ou moins de peine en été, et qui étaient tout à fait impraticables en hiver.

    On pense avec raison que la chapelle de Langevinière a été construite en même temps que le château, c’est à dire, au plus tard, vers le commencement du règne de Louis XIII, dans les premières années du dix septième siècle.

    On croit également et même il est certain qu’elle a remplacé une autre chapelle qui se trouvait à Sèvedavid, ancienne maison seigneuriale de Sains, et qui a conservé le titre jusqu’à la révolution, quoique depuis longtemps elle fut devenue comme elle l’est encore aujourd’hui, une des fermes composant la terre de Langevinière, en effet tous les ans, le jour de Noël, à la messe de minuit, on sonnait trois fois la petite cloche, puis on disait par trois fois aussi, dans l’église paroissiale à haute voix : Seigneur de Sèvedavid, venez recevoir vos rentes. Si M. De Montaigu Seigneur de Langevinière par Sèvedavid était là, au lieu d’aller prendre lui même ces rentes, il se les faisait apporter dans son ban ; sinon, un domestique se présentait de sa part, pour les recevoir à sa place et en son nom.

    Or, ces rentes consistaient en une paire de gants blancs. C’étaient les fermiers de M. De Montaigu, et probablement ceux de sèvedavid qui lui offraient cette paire de gants : il est à présumer que c’étaient eux aussi qui la fournissaient ; mais on ignore maintenant l’origine et le motif de cette redevance féodale dont ici du reste je ne veux pas m’occuper, et que je me borne à mentionner en passant, comme un point d’histoire ancienne.

    La chapelle de Sèvedavid était située au sud-est de la maison, à l’extrémité d’un grand pâtis qui est planté de jeunes arbres. On voit encore la trace et quelques restes des fondations, auprès d’un vieux tronc d’if entièrement creux, que l’on crois avoir au moins quatre ou cinq cents ans d’existence, et un des champs contigus s’appelle toujours le champ de la chapelle. Il parait certain qu’autrefois, on plantait ordinairement des ifs auprès des édifices religieux, comme pour en marquer la destination. Toujours est-il qu’on en voit encore un dans le cimetière de Sains, et dans ceux de presque toutes les autres paroisses du Doyenné. ( Celui de Sains a été planté en 1711, comme on le trouve marqué sur les registres. Il n’a plus sa tette entière, parce qu’on a coupé les grosses branches du coté Est qui étaient mortes, ainsi que les racines du même coté, brûlées sans doute par la chaux qu’on avait éteinte auprès du tronc, pour reconstruire la cotale Sud de l’église en 1790 ).

    La chapelle de Sevedavid était dédiée à Saint Antoine de Padoue ; et suivant une tradition du pays que l’on a lieu de regarder comme bien fondée, la statue du saint qui était en granit, avait été apportée dans la chapelle de Langevinière, où elle était encore au moment de la révolution. Ayant été jetée pendant les mauvais jours de cette funeste époque, dans le saut de loup qui est au bout de la cour d’honneur, elle en fut retirée par les héritiers des anciens propriétaires, Monsieur et Madame De La Landelle, après qu’ils eurent racheté le château en 1803, et replacée sur la table de l’autel : mais elle avait été brisée dans sa chute, et la tête avait été séparée du corps. Cette statue qui est extrêmement lourde et d’un travail peu soigné n’ayant pu trouver place dans le nouvel autel, on l’a descendue sous le tombeau en lui mettant au cou une plaque de plomb indiquant son origine traditionnelle ; et plus tard on l’a remplacée par une autre plus belle en terre cuite du même saint auquel est également dédiée la chapelle actuelle de Langevinière.

    Celle ci était fondée avant la Révolution et avait ce qu’on appelait un Trait dans la paroisse de la Fontenelle or ce Trait était une certaine étendue de terrain dont la dîme était due pour une part déterminée à la chapelle de Sains, ce qui produisait chaque année environ 200£ ; mais on ignore complètement l’origine de cette redevance. On peut dire seulement qu’elle était fort ancienne puisqu’elle lui venait de la chapelle de Sève David qui n’existait plus depuis longtemps, et à laquelle dans le principe avait été assignée cette rente annuelle, au moyen d’une portion de dîme.

    Le dernier chapelain avant la révolution était M. Julien Nicole ainsi qu’on l’a déjà vu à l’article des prêtres originaires de Sains. Il demeurait au village du Mériennais, dans une maison à lui appartenante et que lui avait fait bâtir M. De Montaigu. ( Ses héritiers ont vendu cette maison, et aujourd’hui elle appartient à Joseph Louet ).

    Observons aussi en passant et pour en perpétuer la mémoire qu’il prenait le titre de Prieur de Sèvedavid, (acte de mariage fait par lui en 1788) et celui de Titulaire de la Chapelle de Sèvedavid : (acte de baptême fait également par lui dans la même année) d’où il est permis de conclure que la Chapellenie de Sèvedavid était anciennement une espèce de Bénéfice simple, ayant le titre de Prieuré, dont le revenu avait été naturellement affecté dans la suite à celle de Langevinière ; mais en conservant toutefois, au moins comme souvenir, la dénomination primordiale.

    Entièrement dévastée pendant la révolution et réduite à ses quatre murailles, la chapelle de Langevinière a été restaurée en 1834, par la famille De La Choue De La Mettrie, dont elle est la propriété particulière. Cette restauration dont les frais se sont élevés à plus de 3000 Frs, pour l’intérieur seulement, a eu lieu du consentement de Mgr De Lesquen, alors évêque de Rennes ; mais sans une autorisation écrite et canonique, parce qu’il aurait fallu auparavant celle du gouvernement qui n’eut été accordée qu’après bien des formalités et des lenteurs que l’on crut devoir éviter d’après le conseil bienveillant de Mgr De Lesquen lui même, qui était tout à la fois compatriote et ami particulier de M. De La Mettrie.

    Du reste, l’existence de la chapelle est bien connue à l’archevêché où l’on envoie régulièrement chaque année la redevance prescrite et où elle est reçue également chaque année sans aucune réclamation.

    Elle est même connue à Rome où L’on a obtenu, en 1862, pour 10 ans, la faveur d’un autel privilégié pour les fidèles défunts, et celle de pouvoir y gagner une indulgence plénière, aux conditions ordinaires pendant le même laps de temps, quatre fois chaque année, c’est à dire, aux fêtes de St Joseph, de ST Antoine de Padoue, de Ste Anne et de l’Assomption de la T. Ste Vierge.

    Ajoutons que les renseignements les plus détaillés et les plus minutieux au sujet de la chapelle ont été envoyés à Rome pour y obtenir ces deux privilèges : par conséquent, on la connaît telle qu’elle est, et on l’autorise implicitement avec tout ce qui l’environne.

    Les deux médaillons que l’on voit exposés sur le tabernacle renferment des reliques véritables données par le Cardinal Caprara pendant son séjour à Paris. L’authenticité de ces reliques a été reconnue et canoniquement attestée par Mgr De Lesquen, avant qu’on les exposât ainsi a la vénération des fidèles. Dans l’un des médaillons sont les reliques de Saints, et dans l’autre, des reliques de Saintes.

    La procession des Rogations vient ordinairement le lundi à Langevinière, et la messe de la station est chantée à la chapelle.

Trois mariages y ont été célébrés :

1° celui de M. Georges De Bilheust de La Bretonnière de Sartilly, et de Melle Marie Marguerite Le Long, Demoiselle du Val, de Saint Broladre, le 17 Avril 1738 ; mais le mariage fut bénit par M. le Recteur de St Broladre, avec la permission de celui de Sains et l’autorisation de Monseigneur l’évêque de dol.

2° celui de Mire Luc François de Brunnes, Seigneur de Montlouet, et de Melle Anne Marguerite Françoise Adrienne De Gonnelieu, veuve de Mire Nicolas Gabriel Hue De Montaigu, le 17 février 1749.

3° enfin celui de M. Louis De La Tousche Limousinière, et de Melle Félicité De La Choue De La Mettrie, le 22 juillet 1851.

Généalogie du coté maternel, de la famille De La Choue De La Mettrie.

1° M. Gabriel Hue de Montaigu, époux de Melle Anne de Verneuil, père et mère de:

2° M. Nicolas Gabriel Hue De Montaigu, époux de Melle Anne Marguerite De Gonnelieu, père et mère de :

3° M. Nicolas Joseph Hue De Montaigu époux de Melle Thérèse Le Clerc Du Cosquer De La Vieuxville, père et mère de :

4° Melle Thérèse Hue De Montaigu, épouse de M. Armand De La Landelle, père et mère de :

5° Melle Eléonore De La Landelle, épouse de M. Hippolyte De La Choue De La Mettrie, père et mère de :

6° M. Casimir

Melle Félicité mariée le 22 juillet 1851 à M. Louis De La Tousche Limousinière, et

M. Alfred De La Choue De La Mettrie, marié le 11 juillet 1865 à Melle Berthe Magon De La Villehuchet.

    Il y avait un troisième fils, nommé Hippolyte ; mais hélas ! Il est mort le 9 janvier 1854, à l’âge de 26 ans et demi, après douze jours de cruelles souffrances, d’un coup de fusil qu’il avait reçu à la chasse, dans les grèves du Mont St. Michel.

    Une chose bien propre à consoler sa famille de cette perte si douloureuse est la pensée que Dieu lui a certainement fait miséricorde : pour mon compte je n’ai aucun doute à cet égard, et j’ai vu dans sa mort édifiante le digne couronnement d’une vie qui avait été vraiment chrétienne.

    Inhumé dans le cimetière, au haut de l’ancienne église, a coté de ses deux grand- mères, son corps se trouve maintenant dans le chœur de la nouvelle, du coté de l’autel, et y repose en attendant le grand jour de la résurrection générale.

Habitants connus de Sains.

1° La famille De Langevinière, en 1320. C’est d’elle, sans aucun doute, que la propriété ainsi que le château tirent leur nom. Cette famille alors qualifiée de Seigneur du dit lieu, paroisse de Saints, évêché de Dol, est éteinte ou inconnue depuis longtemps. On voit seulement que Perrot a ratifié le traité de Guérande en 1381.

2° Les familles d’Avrigny et Gilles de Lexure ; mais on ne sait pas à quelle époque. (ndlr,il s'agit de Gilles de TEXUE dont un gisant existe encore au musée de la marine de BREST, la famille de Sèvedavy est issue de cette famille de TEXUE. originaire de PACé en Ille et Vilaine.)

3° La famille Dubreuil du Chalonges, en 1647.

4° Quelques années plus tard, en 1682, une Dame Dalibert, de la religion prétendue Réformée.

5° La famille Hue De Montaigu, originaire de Bayeux, mais établie à Caen. La terre de Langevinière ayant passé dans cette famille probablement par un mariage, elle vint s’y établir avant 1700, et l’habita jusqu’en 1792.

6° La famille De La Landelle, originaire de Roscanvec, paroisse de S. Nolf, dans évêché de Vannes. Monsieur et Madame De La Landelle ayant racheté le château qui avait été vendu nationalement, ils vinrent l’habiter en 1808, et ne le quittèrent plus qu’à leur mort qui arriva pour le premier, en novembre 1822 ; et pour Madame De La Landelle, née Hue De Montaigu, le 15 janvier 1834.

7° Enfin la famille De La Choue De La Mettrie, originaire de la Haute Mettrie, paroisse de Trégon, évêché de S. Brieuc : cette famille qui le tient d’héritage, par Madame De La Choue De La Mettrie, née De La Landelle, y est établie et l’habite pendant toute l’année, depuis 1834.

Dieu veuille qu’elle l’habite encore longtemps pour continuer d’y donner bon exemple et d’y faire du bien !

Note. L’armorial de Coucy dit qu’il y avait également à Saints, en 1381, une famille De Sèvedavy, seigneur du dit lieu __ de Rimou, paroisse de Pleine Fougères__ de Sèvegrand, paroisse de La Chapelle des Fougerets__ du Mottay et de Lafontaine, paroisse de Trans:

    que Pierre a ratifié le traité de Guérande en 1381 ; __ que la branche aînée s’est fondue dans Texue et celle de Sèvegrand, dans Des Vaux. (voir la note qui est à la fin).

    D’après cela, on voit qu’il y a une erreur à rectifier dans ce qu’on lit, soit à la première page, soit à l’article Chapelle, touchant l’origine de Langevinière et de Sèvedavy, puisque ces deux maisons seigneuriales ont existé autrefois simultanément à Sains, et non pas successivement. Il faut donc seulement regarder maintenant comme plus probable, et même comme très probable que la terre seigneuriale de Sèvedavid ayant passé ou par un mariage, ou autrement, on ne sait plus à quelle époque, dans la famille des propriétaires Seigneurs de Langevinière, ceux-ci, pour conserver la seigneurie de Sèvedavid, et l’empêcher de s’éteindre en perdant son nom, furent obligés d’en prendre et d’en porter le titre, comme ils l’ont fait depuis ce temps là jusqu’à la Révolution.

Château de Langevinière

ce 22 janvier 1866.

P. Rimasson prêtre - chapelain.

Note. Rimou, paroisse de Pleine Fougères, devait être auprès de Villorvé, ou Villorvé même dont le petit bois qui existait encore, il y a seulement quelques années, s’appelait Bois des Rimous.

Copie Conforme par Michel Pierre Pelé, d’après le manuscrit original de l’abbé Rimasson. 
Collection privée, une copie à été déposée aux archives départementales de Rennes.

nota :

Je relève une erreur de transcription du nom " SEVEDAVID "ou " SENNEDAVID", la bonne orthographe est  SèVEDAVY c'est l'orthographe exacte du nom de ma famille, les cartes IGN ont été modifiées ainsi que les panneaux indicateurs à SAINS, l'on trouve en effet ces 2 mauvaises orthographes dans différents livres anciens suite à une mauvaise transcription de documents anciens où le " V " a été transcrit " N  "et effectivement dans le canton de SAINS on parlait autrefois dans la tradition orale de SEVEDAVID mais la bonne orthographe sur tous les documents anciens que je possède est bien Sèvedavy.

Philippe de Sèvedavy

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mise à jour 19/04/2010