La Boussac en 1870.
La Boussac en 1870. C'était d'abord un tout autre territoire puisque
Broualan n'avait pas encore conquis son indépendance communale (Broualan ne
deviendra en effet commune qu'en 1887 mais ce fut une paroisse dès 1853).
Routes et chemins étaient bien différents de ce qu'ils sont aujourd'hui,
créant souvent un isolement réel et parfois un véritable enclavement. Les
distances étaient alors une réalité quand on ne connaissait pour se déplacer
que le cheval et la marche a pied. L'habitat était aussi très différent ;
bien des maisons aujourd'hui disparues ou transformées en étables étaient
alors habitées (il faut penser que la Claie, Caharel et l'Eguillère
regroupaient ensemble 5oo habitants !).La plupart étaient couvertes en
chaume et la pièce unique était la règle générale. Même le bourg avait une
apparence assez différente de celle d'aujourd'hui : l'église actuelle
n'était pas encore construite et l'ancienne était dans un bien triste état :
on avait vu des rats courir à travers l'église pendant un mariage. La
poste était une maison particulière ; on commençait toutefois à parler d'un
bureau de poste. En attendant, le conseil municipal demandait que "les
voitures faisant le courrier qui séjournant au bourg au moins dix minutes
pour changer de chevaux soient munies de boites mobiles où chacun pourrait
déposer des lettres pour les directions de Dol et la Normandie". L'école des
garçons se trouvait au-dessus de la mairie et on venait de construire une
école toute neuve sur la route de Trans pour les filles (l'actuelle école
publique).
La Boussac comprenait alors 3144 habitants. Il y eut en 1871 71 naissances,
128 décès (nombre anormalement élevé et que nous n'arrivons pas à
expliquer et qui n'est pas dû à la guerre car on ne compte que six morts) et
27 mariages. 1871 fut aussi une année d'élections. Le 30 avril 1871, on
avait en effet renouvelé le Conseil qui comprenait alors 21 membres. Le
scrutin fut ouvert à 6 heures du matin ; c'est-dire qu'on était matinal à
cette époque ; mais il était clos à 4 heures de l'après-midi. Il y avait 847
électeurs inscrits ; il y eut 435 votants.
A l'issue de ce scrutin, le conseil était ainsi composé:
Gilles Blin, 55 ans,
propriétaire au bourg, 410 voix
Fiacre Panard, 30 ans,
cultivateur au Gruer, 409
Isidore Lesage, 38
ans, cultivateur à Ville-Cavou, 403
Jean Leroy, 31 ans,
médecin au bourg, 402
Joseph Couapel 45 ans,
cultivateur à la Chesnardais, 398
Pierre Lerennetel, 56
ans, " à Launay, 394
Marie Charil des
Mazures, 42 ans, propriétaire au bourg, 394
Gilles Mortel, 64 ans,
propriétaire au Fontenil, 391
Pierre Flaux, 60 ans,
" à Luffiac, 385
Louis Dubreil, comte de
Landal, propriétaire de Landal, 385
Joseph Trecan, 56 ans,
cultivateur a l'Hermitière, 384
Mathurin Descent, 42
ans, " à la Desnière, 383
Mathurin Mancel, 53 ans,
" à la Quaplais, 381
Pierre Ollivier, 45 ans,
" à la Guittonais, 381
Laurent Rondin, 84 ans,
propriétaire à la Claie, 377
Pierre Livoreille, 40
ans, " à la Ville Neuve, 376
Jean Nivolle, 72 ans,
" à la Laupinière, 375
Julien Tréhel, 77ans, à
l'Eguillère, 365
Jean Raismu, 73 ans, au
Bourg, 364
Marie Chevallier, 41
ans, médecin à Callouet, 359
Mathurin Lenormand, 38
ans, propr. et cultivateur au Rocher, 356 voix.
Trois autres personnes (sans doute non candidats) obtinrent une
soixantaine de voix chacun.
Le 11 mai, le nouveau conseil était installé et on procédait a l'élection du
maire et des deux adjoints (un pour la section La Boussac et un pour la
section Broualan).
M. Charil des Mazures, maire depuis 1863 était réélu ; son revenu annuel
déclaré était de 4500 F.
Pierre Flaux, maréchal-expert et agriculteur, adjoint depuis plus de 15 ans
était réélu premier adjoint et Gilles Blin, boulanger et agriculteur, était
élu 2ème adjoint. Leur revenu était respectivement de 800 et 600 F. puisque
nous en sommes aux notabilités, indiquons que le curé de l'époque était
l'abbé Fougeray, que le notaire était M° Belan et que l'instituteur
s'appelait Vacher. La Boussac comprenait une forte subdivision de
sapeurs-pompiers 55 hommes avec tout un état-major : un capitaine, le
comte de Landal ; un lieutenant, Poree ; un sous-lieutenant, Pelé et un
chirurgien, Pinoul.
A. J. M. La Boussac
Sources :
Archives communales de
La Boussac
Registres de
l'état-civil
Registres de
délibérations du Conseil
Archives départementales
d'Ille et Vilaine série M (en particulier dénombrement de la population)
Dossiers maires et
adjoints et dossiers Conseil municipal
Annuaire d'llle et
Vilaine (Rennes, 1872)
La Boussac demain, n°
2-3, 4eme trimestre 1971
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