Le banc des Hermelles.
Ce n'est pas parce que la mer s'est retirée à
huit kilomètres des murs de notre cathédrale, que les Dolois auraient perdu
leur sang de marins. En effet, quel est celui d'entre nous qui ne possède
pas dans sa poche le calendrier des marées ; aussi voit-on souvent après
tout un préparatif, quantité de Dolois et rnême Doloises à l'occasion d'une
bonne marée, se diriger vers la basse mer par
tous moyens de transport.
Car nous avons la chance d'avoir une baie où la
mer se retire le plus loin, avec une dénivellation de quinze mètres. C'est
la grande ruée vers la pêche miraculeuse.
Il est un lieu de paradis tout particulièrement
affectionné par les Dolois (Les Crassiers).
La carte marine n° 824 levée en 1829 par les
ingénieurs hydrographes de la marine porte l'appellation (Banc des Hermelles)
et en signale l'existence sous la forme d'un V dont les branches Inégales
dessinent un angle droit ouvert vers le Nord ; la largeur est d'environ deux
kilomètres Nord-Est et trois kilomètres Est-0'uest.
Un savant de l'époque nous dit qu'il n'a jamais
rencontré un banc d'Hermelles aussi important que celui de la baie du
Mont-Saint-Michel, placé au nord-est de Dol. Monsieur A. Richer, ingénieur
T.P.E., en retraite, a fait un relevé cartographique très intéressant, et il
nous semble que l'étendue en est restée la même depuis plus d'un siècle.L
Les grands massifs d'Hermelles sont formés par
des gros tubes droits accolés de Sabellaria Alvéolata, sorte d'agglomérat
vivant qui contient des millions d'animalcules de naissain et poissons,
crabes, congres, etc. La vie y est excessivement intense, c'est la raison
pour laquelle nos pêcheurs s'y donnent à cœur joie à chaque marée.
Il y a une trentaine d'années, les Hermelles
atteignaient facilement la hauteur d'un homme. Hélas, les facilités et
moyens de transport s'étant perfectionnés, véhicules de toutes sortes,
tracteurs, etc., ont permis une exploitation intensive qui va
malheureusement vers la destruction totale si l'on n'y prend garde assez
tôt. Il serait pourtant grand dommage pour notre région de voir disparaître
une curiosité aussi intéressante, que les gens du pays de Dol appellent «
Les Crassiers ».
F. PELE. Dol de Bretagne, 1975, revue
d'informations municipales.
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