Généalogie et Histoire en Pays Dolois  

La commune de Cherrueix (35)

 

 

 

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Cherrueix

Résultat d'une enquête sur l'état de la paroisse en 1860.[1]

   Réf. : 98093     Paroisse de CHERRUEIX, canton de Dol, arrondissement de Saint-Malo.

           Le présent document, dont l'original se trouve aux archives Diocésaines de RENNES, constitue une excellente "photographie" de l'état de la paroisse de CHERRUEIX au milieu du siècle dernier.

            Il s'agit probablement de l'une des 213 réponses à l'enquête diocésaine de 1860, lancée à l'initiative Monseigneur BROSSAYS SAINT MARC alors archevêque de RENNES. L'original est conservé dans la série F, aux archives diocésaines 45 rue de Brest à Rennes.

 

Article 1er - Historique

                Cette paroisse n'a probablement été érigée en succursale qu'en 1802, du moins nous n'avons aucune autre indication avant 93. Elle dépendait de Dol. Elle a été desservie depuis 1802, d'abord par Monsieur Gilles Marie de Saint-Marcan, mort à cherrueix le 19 janvier 1814. Il eut pour successeur Monsieur Servan Lévèque de St Lunaire. II la quitte pour aller recteur à Saint-Méloir-des-Ondes le 15 décembre 1821. Monsieur Mathurin Daumer de Baguer-Morvan, lui succéda et quitta cette paroisse, à cause d'infirmités, le 20 avril 1852, et Monsieur Guillaume Lainé, recteur actuel en prit possession le 6 juin de la même année.

                Cette paroisse a été desservie depuis 1540 jusqu'à 1802, par MM. Talvat, Sebire*, Villeboeuf, Esnault, Dupuits, Taillebois, Ogier, Leport*, Rudé, Chistrel, Toullier, Gerret, Lefeuvre, Blondel, Chasson, ChevaliER, Racine, Bouassier, Lebourger, Colombel, Huet, Langevin, Devième, Egault auquel succéda Monsieur Marie dont nous avons parlé.

                Depuis 1802 trois prêtres seulement, sont nés dans cette paroisse : MM Lebourgeois, mort recteur d'une paroisse de Saint-Brieuc, Gilles Lemarié, mort recteur de St-Jouan-des-Guérets et Pierre Louvrier, actuellement vicaire à Saint-Coulomb.

                Cette paroisse n'a qu'un vicaire rémunéré par le gouvernement.

Article 2 - Population.

                La population de cette paroisse est de 1880 habitants. Le nombre des communions pascales est de 1000 à 1100. Les enfants admis chaque année à la première communion sont au nombre de trente quatre à trente huit et les mariages de quinze à vingt.

                La grande majorité des habitants est exacte à assister aux offices de la paroisse, écoute avec assez d'attention les instructions et fréquente les sacrements plusieurs fois dans l'année, du moins pour le grand nombre.

                Il y a dans la paroisse six confréries : celles du Saint-Rosaire et du Saint-Scapulaire érigées par Monseigneur Delesquen; celles de la Propagation de la Foi et de la Sainte-enfance, celle des Filles-du-Sacré-Cœur qui sont au nombre de 25 et celle de l'adoration perpétuelle qui se maintient jusqu'à présent.

Article 3 - Fondations.

                Il existe dans cette paroisse 18 fondations reconnues par des titres légaux. Ces fondations donnent une somme annuelle de 140 F dont le tiers revient à la fabrique et les deux autres tiers doivent être employés à dire les messes exigées par les fondateurs. Plusieurs autres fondations existaient avant le Révolution de 93, mais elles ont été, pour la plus part, transportées à l'hospice de Dol et quelques unes annulées faute de titres. Les unes sont constituées sur des fonds de terre, les autres sur de l'argent légalement placé. Un registre existe au presbytère qui contient les noms des fondateurs, la somme due annuellement et le jour où les messes doivent être desservies.

Article 4 - église.

                La fête patronale de cette paroisse est celle de l'Assomption de la Très-Sainte-Vierge. On ne connaît point de patron secondaire. On ne connaît point non plus l'époque de construction de l'église. Elle n'a pu l'être que dans le 12 ou 13ème siècle, attendu que les marais de Dol n'ont été endigués que vers le 11 ou 12ème siècle. Elle n'a aucun genre d'architecture. Elle est encore probablement solide; mais bien petite pour contenir la population. Elle a de longueur 28 mètres, de largeur 4,66 mètres et de hauteur 10,30 mètres. Elle est voûtée en planches et en cintre. Elle est pavée assez régulièrement et son ensemble n'est guère susceptible ni de réparations ni d'embellissement. Son chœur est tourné vers l'orient et carré. Elle est assez bien située au centre de la population sur un terrain sec et solide. Un chemin vicinal fait le tour du cimetière. Outre la grande porte, trois autres sont ouvertes, deux dans les chapelles et une dans la nef. Les fenêtres sont cintrées et garnies de barreaux de fer.

                La chaire est simple et placée dans l'endroit le plus convenable pour que le prédicateur soit entendu de tous les auditeurs.

                Il y a trois autels fixes et de bois peint. Trois pierres consacrées, munies de reliques et assez grandes pour recevoir le calice, la grande hostie et le ciboire. Le tabernacle est sec, bien fermé, garni à l'intérieur de soie blanche. Les chandeliers au nombre de dix-huit sont simples et de cuivre argenté. Le pupitre n'a rien de remarquable. La balustrade est en fer. Trois confessionnaux, simples mais bien commodes sont placés dans les lieux les plus commodes. Les fonds baptismaux, placés sous une aile de la tour, sont en marbre, avec une piscine et un couvercle bien fermé, l'eau s'y conserve sans se corrompre.

                Il y a qu'une petite tribune qui ne sert qu'à ceux qui sonnent les cloches. Le chœur est boisé et parqueté.

                Il n'y a qu'une sacristie, placée au nord et par conséquent très humide. Elle est plafonnée, garnie d'armoires suffisantes pour les besoins de l'église. La porte en est solide.

Cette église possède trois calices, deux en argent avec la coupe dorée et un dont la coupe seule est en argent et dorée, un ciboire en argent avec coupe dorée à l'intérieur, un ostensoir en argent et dont les rayons sont en vermeil, deux custodes en argent et dorées à l'intérieur pour porter le Saint-Viatique aux malades; une croix de procession de cuivre argenté dont le Christ est doré; des burettes en verre, cinq chasubles couleur blanche, sic pour une en drap d'or, deux couleur rouge, deux couleur violette, une verte et deux noires, deux chapes blanches une rouge, une violette, une verte et trois noires, une écharpe en soie blanche, une rouge, une violette, une verte et trois noires, une écharpe en soie blanche, un voile de même étoffe avec franges dorées, une petite bannière de même couleur portant d'un côté l'image de la Sainte-Vierge et de l'autre celle de Saint-Joseph, deux draps mortuaires dont l'un est assez propre.

                Elle possède encore 14 aubes dont 6 sont en toile fine et 8 en batiste et en tulle brodé, 12 rochets dont 4 sont en batiste et les autres en toile de lin, 12 nappes d'autel en toile de lin, 4 de communion, 29 amicts; 15 corporaux, 48 purificatoirs, le tout en toile de lin.

                Elle est pourvue de livres liturgiques nécessaires. Elle ne possède aucune relique. Au bas de l'église est une tour qui n'offre aucune architecture. Elle fut bâtie en 1830, d'une hauteur de 24 mètres, elles est terminée par une lanterne et surmontée d'une croix, elle renferme trois cloches : la 1ère pèse 659 kg, la 2ème 501 kg et la 3ème 320 kg. Ces cloches ne portent pour inscriptions que le nom de Monsieur Daumer recteur qui les a fait placer, et des parrains et marraines qui sont des propriétaires de la paroisse.

                Ni l'église ni le mobilier ne sont assurés contre l'incendie, il n'y a point de paratonnerre, on ne se rappelle pas avoir vu la foudre y tomber.

Article 5 - Chapelles.

                Il n'y a aucune chapelle sur le terrain de la paroisse.

Article 6 - Cimetière.

                Le cimetière est placé autour de l'église et contient environ 20 ares, il est clos d'un mur, vieux il est vrai, mais la commune se propose de le refaire. Au milieu se trouve un beau calvaire, érigé à la fin d'une mission donnée dans le mois de septembre 1858, par les missionnaires du diocèse. Il y a dans un coin du cimetière une place réservée aux enfants morts sans baptême. Vu la grandeur du cimetière les fosses se font très espacées et d'une profondeur légale. Le fond est sablonneux, très sec et les fosses peuvent ne se renouveler que tous les 20 ans. On ne dépose rien dans le cimetière.

Article 7 - Presbytère.

                Cette paroisse a un presbytère, situé à 600 mètres de l'église, ayant la façade au nord et au midi. Il est en assez bon état. Il est composé d'une cuisine, d'une salle, de trois chambres et de cinq petits cabinets. Le tout est plafonné (deux cabinets exceptés). Il a un puits, deux celliers, une grange, une cour au nord, un jardin au midi contenant environ 30 ares de bon terrain et clos d'un mur. Il a en outre deux petites chènevières, contenant ensemble 18 ares. Ce presbytère n'est point assuré et la pension de Monsieur le vicaire est payée sur les fonds de la fabrique.

Article 8 - Fabrique.

                Il y a une fabrique, organisée, renouvelée et régie suivant le décret de 1809. Les comptes sont rendus, et les budgets présentés et réglés annuellement à l'époque fixée. Ils sont aussi soumis, tous les ans, à l'approbation de Monseigneur l'Archevêque. Ordinairement on ne fait point de dépenses que celles votées par le Conseil.

                Les bancs sont loués à temps et donnent avec les chaises libres un revenu annuel de 1182 F. Ils sont payés exactement. Les quêtes faites à l'église produisent de 59 à 60 f chaque année. Les recettes et les dépenses approximatives sont pour les recettes de 1 800 à 2 000 F, et les dépenses ordinaires de 1 600 à 1 800 F. La fabrique ne reçoit aucun secours de la commune. Il n'existe point d'inventaire de son mobilier.

                Il y a des registres, pour les baptêmes, les mariages et les décès. Ils sont cartonnés, complets depuis 1802, et renfermés dans une armoire à la sacristie. Les mandements et les circulaires de l'archevêché sont conservés dans une armoire au presbytère.

Article 9 - école.

                Il y a dans la paroisse deux écoles, l'une de garçons et l'autre de filles. La première est tenue par un instituteur laïque, la seconde est dirigée par une sœur du Sacré Cœur. La maison lui appartient et est située à environ 600 m de l'église.

                Le nombre moyen d'enfants qui fréquentent les écoles est de 120 à 130. Il s'en trouve peu à ne pas aller aux écoles. La maison des garçons est nouvellement bâtie et située auprès de l'église

                Il n'y a ni salles d'asile ni de pensionnat

Article 10 - Institutions de bienfaisance.

                Il n'existe ni bureau de charité ni d'hôpital. Les pauvres et les malades ne sont secourus que par la charité des paroissiens.

Fin.

Pierre Pétour

  Octobre 1998


[1] demandée par l'archevêque de Rennes, à chaque curé du département, sur l'état de sa paroisse

* Orthographe incertaine.

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