La Voie de la
Liberté.
La voie de la Liberté qui relie Sainte-Mère-Eglise à Bastogne, en Belgique,
commémore la marche de la IIIeme armée américaine, commandée par
le général Georges Patton, qui libéra Rennes dans la nuit du 3 au 4 août
1944.
Le long des 1145 kilomètres de cette voie
sont érigées autant de bornes qui rappellent le sacrifice des troupes
alliées qui débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944 et qui libérèrent la
France.
On doit cette voie de la Liberté à la
volonté d'un homme, Guy de la Vasselais, chef de liaison entre les troupes
françaises et la troisième armée US et Maire d'une petite commune
d'Eure-et-Loire, elle même libérée par Patton.
Ces bornes de 1 m 20, initialement en
béton, fabriquées par la maison Ferret, sont toutes identiques.
On peut y
voir une torche jaillissant de l'océan, symbole emprunté à la statue de la
Liberté, ainsi que 48 étoiles du drapeau américain de l'époque, rappelant
que les combattants sont venus de chacun de ses états.
D'AVRANCHES à SAINT-MALO
AVRANCHES (Manche).
A 97 km. de Ste-Mère-Eglise et 1.48 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 6.390 habitants sinistrés, l.850 immeubles détruits ou endommagés.
Renseignements militaires
: Des le 7 juin, l'aviation américaine soumettait Avranches à un violent
bombardement interdisant ainsi le passage des convois ennemis. Le 30 juillet
les VIIè et VIIIè Corps d'Armée américains atteignaient les abords de la
ville. Dès le 31, ils passaient à l'attaque et la résistance ayant été un
peu acharnée, Avranches était libérée au début de l'après-midi, Pendant
plusieurs jours, et particulièrement à partir du 7 août, elle fut menacée
par les troupes allemandes qui, après avoir été refoulées vers Mortain,
s'efforçaient de la reconquérir, afin de couper de leurs bases les forces du
général Patton. Avranches ne fut pas prise mais les bombardements ennemis
accumulèrent de nouvelles ruines.
PONTAUBAULT
(Manche).
A 104 km. de Ste-Mère-Eglise et 1.041 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : Les habitants ont été sinistrés et les immeubles détruits ou endommagés dans
la proportion de 70 à 80 %.
Renseignements militaires
: Pontaubault fut libérée au début de l'après-midi du 31 juillet,
immédiatement après Avranches et par les mêmes troupes.
PRÉCEY (Manche).
A 107 km. de Ste-Mère-Eglise et 1.037 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 50 habitants sinistrés, 30 immeubles détruits ou endommagés.
Renseignements militaires
: Précey fut délivrée le 1er août, aussitôt après Avranches, par
les troupes du général Patton.
PONTORSON (Manche).
A 119 km. de Ste-Mère-Eglise et 1.026 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 300 habitants sinistrés, 180 immeubles détruits ou endommagés.
Renseignements militaires
: Pontorson fut libérée le 1er août par les troupes du général Patton au début
de leur avance foudroyante vers la Bretagne.
SAINS (Ille-et-Vilaine).
A 125 km. de Ste-Mère-Eglise et 1.020 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 15 habitants sinistrés, 10 immeubles détruits ou endommagés dont le château
de l'Angevinière sur la route de Dol.
Renseignements militaires
: A l'aube du 2 août, commencèrent à passer sur la N. 176, les troupes
américaines en marche vers St-Malo.
BAGUER-PICAN (Ille-et-Vilaine).
1.018 hab. A 134 km. de Ste-Mère-Eglise et 1.011 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 20 habitants sinistrés, 15 immeubles détruits ou endommagés.
Renseignements militaires
: Baguer-Pican a été libéré le 2 août par les troupes du général Patton.
DOL (Ille-et-Vilaine).
A 138 km. de Ste-Mère-Eglise et 1.007 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 380 habitants sinistrés, 220 immeubles détruits ou endommagés.
Renseignements militaires
: Dol a été libérée le 4 août par l'armée Patton.
LA GOUESNIÈRE (Ille-et-Vilaine).
A 150 km. de Ste-Mère-Eglise et 995 km. de Bastogne.
Renseignements militaires
: La localité a été libérée le 5 août.
SAINT-SERVAN (IIle-et-Vilaine).
A 160 km. de Ste-Mère-Eglise et 981 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 3.544 habitants sinistrés ; 1.870 immeubles détruits ou endommagés dont 360
rasés. Le port et la gare de St-Malo-St-Servan, les écluses, les quais ont
été dévastés.
Renseignements militaires
: Les troupes du général Patton, qui avaient percé le 5 août la première ligne
de défense du camp retranché de St-Malo-St-Servan, en atteignaient le 6 la
dernière ligne, celle qui couvrait les forteresses proprement dites. Le 9
août, après un bombardement intense et des combats opiniâtres, cette
dernière ligne tombait et St-Servan était libérée.
Les Américains passaient alors à l'attaque
du très important point de résistance que constituait le fort de la Cité,
vieux port désaffecté datant de Vauban et que les Allemands avaient
puissamment organisé, faisant de son rocher un « Petit Gibraltar ».
Le 17 août, après treize jours d'un bombardement par bombes et par obus qui
avait nivelé la superstructure du fort, la garnison, forte de 700 hommes, se
rendait.
SAINT-MALO (IIle-et-Vilaine).
A 162 km. de Ste-Mère-Eglise et 983 km. de Bastogne.
Dommages de guerre : 3.520 familles sinistrées : 1.858 immeubles détruits ou endommagés dont 840
rasés. La ville historique, celle qu'entourent des remparts des XIIe et
XIIIe s., est détruite en presque totalité; les nombreux hôtels des XVIIe et
XVIIIe s., anciennes demeures des corsaires et des armateurs, ne sont plus
que ruines ; détruites également les maisons natales de Duguay-Trouin et des
frères Lamennais. La cathédrale, des XIVè et XVe s., est gravement
endommagée, les remparts ont souffert. La
bibliothèque (36.000 volumes) est détruite.
Le port et la gare de St-Malo-St-Servan,
les écluses, les quais, la gare matitime ont été dévastés.
Renseignements militaires : Les Allemands avaient fait de St-Malo et de St-Servan un camp retranché puissamment fortifié. La première
ligne de défense, constituée par un canal anti-char et de blockhaus,
s'étendait de la Rance — à hauteur de Châteauneuf — à la mer. Elle fut
percée par les troupes du général Patton le 5 août entre la Rance et
Châteauneuf et aux abords de St-Benoît-des-Ondes.
Dès le lendemain, les
Américains arrivaient au contact de la dernière ligne de défense, soumise à
un bombardement intense ; cette ligne fut enlevé après deux jours de combats
opiniâtres. Le 9 août, les derniers fortins ayant été réduits, la ville de St-Servan et les quartiers extra-muros de St-Malo étaient libérés.
Aussitôt commençait l'attaque des
derniers points de résistance : le fort de la Cité à St-Servan, la ville
intérieure de St-Malo, les îles de Cézembre et du Grand Bé, la pointe de la
Varde.
Dans la ville intérieure,
2.000 malouins étaient restés enfermés. Leur vie devint bientôt infernale ;
alors que s'abattait sur la ville un déluge de fer et que les incendies,
méthodiquement allumés par les Allemands, se propageaient quartier par
quartier, 350 otages, maintenus sans abri par l'ennemi, dans l'enceinte du
fort National connurent un véritable calvaire, 16 d'entre eux furent tués.
Pour mettre fin aux
souffrances de la population restante, le maire et le sous-préfet
sollicitèrent un armistice que les belligérants leur accordèrent et le 13
août au soir St-Malo était évacué. Le lendemain, les Américains se lançaient
à l'assaut du château et du bastion des Remparts.
Le 16 août, Saint-Malo était
totalement libéré.
" II ne restait
plus de la magnifique cité corsaire,
détruite aux trois quarts, que des ruines encore fumantes, se dressant vers
le ciel comme des supplications ou des imprécations. " (René Delannoy, maire
de St-Malo).
Le Grand Bé tombait le 17, la
pointe de la Varde, le 20, Cézembre capitulait le 2 septembre.
En savoir plus :
Voie de la Liberté, guide
historique et touristique, Comité National de la Voie de la Liberté, les
Grandes Editions Françaises, 189 p., Paris, 1947. La Ruée sur Saint-Malo, suivie de
La banlieue sous les obus, Paul Aubry, 264 p., Rennes, Les Nouvelles,
1947. |